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Nous nous sommes rendus dans une beurrerie à Celles, dans l'entité d'Houyet. Cette entreprise existe depuis plus de 70 ans. Elle a été fondée par la famille de Cécile Mathot. Problème, depuis l’an dernier, le prix d’achat de la matière grasse auprès des coopératives laitières grimpe. On comptait environ 4,50 euros le kilo par le passé, en novembre de l'année dernière, on était à 6 euros/kilo, mais aujourd'hui, on est à 7,50 euros/kilo. "C'est vraiment lié au déséquilibre entre l'offre et la demande. On voit que la reprise après la crise covid a été très bonne. La demande en produits laitiers a progressé de manière significative, tandis que l'offre n'a peut-être pas nécessairement suivi", explique Cécile Mathot, responsable des ventes de la beurrerie.
Mais à côté du cours des produits laitiers, d’autres éléments expliquent le prix du beurre aujourd’hui. Les coûts d’emballage, par exemple, en forte hausse. "Il y a le transport, la main d'œuvre qui va encore augmenter de 10 % le 1er janvier. Tout cela, nous devons répercuter nos prix au niveau de la vente", poursuit la responsable des ventes.
L’augmentation des frais d’énergie a également eu un impact sur les producteurs et distributeurs. Résultat ? Le beurre coûte désormais près de 37 % de plus que l’an dernier. "J'en ai besoin quand je fais de la pâtisserie. Maintenant, je n'en achète pas énormément donc ça va, mais y faire plus attention, ça oui", réagit une cliente dans un supermarché. "On prenait plus de marques avant, on descend vers les sous-marques maintenant car c'est moins cher. Mais même ça, ça a augmenté", confie une autre.
Les boulangeries-pâtisseries devront adapter leurs prix
Pour mesurer l’impact de cette évolution, nous nous sommes ensuite rendus chez un gros consommateur de beurre. Petits gâteaux, cougnons, viennoiseries... On en retrouve en quantité dans les boulangeries-pâtisseries.
Pour les fêtes de fin d’année, cette pâtisserie va en utiliser 1.200 kilos en à peine 6 semaines. "Avec la hausse du prix du beurre, qui est un des prix stratosphériques, on va sûrement devoir répercuter cette augmentation sur le prix de vente. Mais on essaye d'aller doucement parce qu'il faut que le consommateur puisse suivre", glisse Henry de Huccorgne, responsable du commerce.
Dans les bureaux de sa beurrerie, Cécile Mathot elle aussi fait ses calculs. Obligée, dit-elle, d’adapter à nouveau ses prix en 2023... pour le bien de l’entreprise et de ses 47 employés.