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"Les seniors au volant sont plus en danger qu'ils ne sont dangereux" estime Benoit Godart

Les personnes âgées n'ont plus toujours les bons réflexes au volant, créant des accidents ou des situations dangereuses. Elles sont souvent pointées du doigt et jugées comme inaptes à la conduite : est-ce vrai ? 

Avec l'âge, la vue baisse et les réflexes deviennent plus lents. Il faut donc doubler de vigilance, surtout lorsqu'on conduit. Pourtant, malgré les quelques accidents survenus à cause d'une personne âgée au volant d'un véhicule, les personnes âgées au volant ne représentent pas toutes un danger. Statistiquement, les seniors sont moins impliquées dans des accidents graves que les jeunes conducteurs.

"Les seniors au volant sont plus en danger qu'ils ne sont dangereux", affirme ainsi Benoit Godart, porte-parole de l'Institut Vias. "Les deux tiers des seniors qui sont tués dans un accident le sont en tant que piétons ou cyclistes parce qu'ils circulent davantage à pied. Et environ 3% à 4 % des seniors sont impliqués dans les accidents graves. Si on prend les jeunes, c'est plutôt 12 %, donc trois fois plus".

"Donc dans les statistiques, objectivement, on ne voit pas de problème majeur de sécurité routière concernant les seniors. Ce n'est pas nécessaire de stigmatiser une catégorie de la population", ajoute-t-il.

"Tout n'est pas noir ou blanc"

Ce dernier souligne tout de même la nécessité de régulièrement contrôler vos aptitudes à la conduite : "On pourrait très bien imaginer que tous les dix ans, quand vous renouvelez votre permis, vous deviez présenter une attestation de votre médecin estimant que vous êtes toujours apte à la conduite, quel que soit votre âge. Comme ça, on aura un screening tout au long de la carrière d'automobilistes des personnes, plutôt que de stigmatiser les seniors et d'imposer un certain âge". 

"Tout n'est pas noir ou blanc", insiste Benoit Godart. "Vous pouvez par exemple estimer qu'un senior continue d'être apte à la conduite, mais en lui imposant certaines restrictions. (...) Vous pouvez continuer à conduire, mais dans un rayon de huit kilomètres autour de chez vous. Cela lui permet de garder une vie sociale, mais ça protège également le reste de la société". 

 

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