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Si vous attendez un colis, il va falloir prendre votre mal en patience. La grève se poursuit chez bpost. Les facteurs protestent toujours contre la nouvelle gestion des tournées. Le mouvement a gagné Bruxelles et certains facteurs flamands pourraient s'y joindre également.
Le centre de tri de bpost de Bruxelles a été à son tour bloqué durant la nuit par des syndicats postés à l'entrée, après ceux de Liège (Awans) et Charleroi (Fleurus), a-t-on appris mercredi auprès de l'entreprise postale. Il ne reste dès lors que deux centres de tri à encore poursuivre leurs activités normalement, tous deux en Flandre (Gand et Anvers).
Après Liège et Charleroi, le mouvement a gagné de l'ampleur aujourd'hui. C'est maintenant la capitale qui est touchée avec le plus grand centre de tri du Benelux qui est bloqué par les syndicats. Depuis hier soir, 21 heures, aucun camion ne peut sortir de ce centre de tri avec des lettres et des colis à l'intérieur. Et dans l'autre sens, les camions qui sont censés arriver avec les colis et les lettres qui doivent être triés sont redirigés vers les centres de tri du nord du pays.
Jusque quand va durer cette grève ?
Une prochaine réunion entre les syndicats et la direction pourrait intervenir vendredi, au minimum, puisque demain, c'est journée de manifestation nationale. Et d'ailleurs, la direction de bpost craint que les syndicats flamands ne rejoignent les syndicats francophones dans ce mouvement social et que cette grève continue encore durant plusieurs jours.
La durée du mouvement reste inconnue mais les syndicats semblent déterminés : "Il n'y aura pas de reprise. Nous sommes décidés à continuer le mouvement tant que l'entreprise ne se remet pas à table avec nos généraux", indique Christophe Romain, délégué permanent CSC Transcom.
Une réunion a eu lieu mardi entre les syndicats et la direction, mais aucune solution n'a pu y être trouvée pour mettre fin aux mouvements de grogne qui perturbent l'activité postale. Bpost "espère revenir le plus vite possible autour de la table" pour négocier avec les syndicats, selon une porte-parole.
"Les conditions de travail se dégradent fortement"
Les facteurs et factrices protestent depuis plusieurs jours contre une nouvelle organisation du travail proposée par la direction, qui modifie le processus de réattribution des tournées et augmente également la charge de travail. Des mouvements de grogne ont été constatés dans le sud du pays, notamment à Péruwelz, Tournai, Mons et Fleurus dans le Hainaut, où la situation est particulièrement compliquée.
"La réorganisation se fait à sens unique et change complètement le métier de facteur. C'est inacceptable pour nous. Par exemple sur Liège, où cela a déjà été fait, certains services prennent en charge près de 1 032 boîtes aux lettres. On ne peut plus l'entendre. Les conditions de travail se dégradent fortement", déclare Christophe Romain, délégué permanent CSC Transcom.
Pour d'autres travailleurs, la situation est difficile à gérer. "On demande à ce que le personnel soit respecté, de lui donner de bonnes conditions de travail. On ne demande rien d'autre, pas même une augmentation de salaire. On aime notre travail, on veut le faire dans de bonnes conditions", déclare un employé.