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La Wallonie fait face à une situation alarmante pour ses agriculteurs. Les premières moissons de l'année révèlent une chute de rendement allant de 20 à 40%, principalement due aux conditions météorologiques défavorables des derniers mois. Face à cette crise, de nombreux agriculteurs se tournent vers le Fonds des calamités pour obtenir un soutien financier.
C'est une année catastrophique pour Dominique Lebrun, agricultrice et vice-présidente de la Fédération Wallonne de l'Agriculture (FWA). Elle explique : "Les conditions météo depuis l'automne ont été désastreuses. Avec un automne, un hiver et un printemps pluvieux, et un manque de soleil, nous nous attendions à une année difficile. Mais la réalité est pire que prévu".
Elle ajoute: "Dans une année normale, nous récoltons environ neuf tonnes. Cette année, nous descendons à six tonnes, voire trois tonnes et demie dans les cas les plus catastrophiques, là où l'eau a stagné. C'est un manque à gagner considérable, car tous nos investissements - semences, engrais, machines - doivent être payés, malgré des rendements bien inférieurs".
Commission agricole
Pour faire face à cette situation, certaines communes ont pris l'initiative d'activer leur commission agriculture afin de lancer la procédure pour obtenir les fonds de calamités agricoles. Cette démarche implique la constitution d'une commission composée du bourgmestre, d'un agent du SPW agriculture, et de deux experts agriculteurs.
Benoit Thomassen, directeur du département conseil, analyse et politique de la FWA, explique le processus : "La première étape consiste à contacter le bourgmestre, qui convoquera la commission de constat des dégâts aux cultures. Cette commission établira un procès-verbal qui sera transmis à l'administration régionale".
On peut parler de calamité agricole dans trois cas :
- Phénomènes naturels de caractères ou d’intensité exceptionnels
- Action massive et imprévisible d’organismes nuisibles
- Maladie ou intoxication de caractères exceptionnels
Plusieurs conditions doivent aussi être remplies : "Le montant total des dégâts doit dépasser 1,5 million d'euros, avec une moyenne de 7500 euros par agriculteur qui fait la demande. De plus, le rendement doit être inférieur à 30% de la moyenne de la production annuelle", énumère le directeur du département conseil de la Fédération Wallonne des Agriculteurs.
Problème récurrent
Cependant, M. Thomassen soulève un point important : "Ce problème devient de plus en plus récurrent. Le Fonds des calamités n'est pas conçu pour être activé chaque année, ce qui pose un problème budgétaire. C'est pourquoi nous militons depuis des années pour la mise en place d'une assurance multirisque climatique soutenue par le secteur public".