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Des milliers d'enseignants manifestent à Bruxelles: "Arrêter de dire qu’on fait de l’excellence, là où on fait de l’économie"

Les syndicats francophones de l'enseignement, soutenus par leurs homologues flamands en plus grand nombre qu'annoncé, manifestaient en front commun mardi à Bruxelles. Réunis devant la gare centrale à Bruxelles, les manifestants se sont élancés vers 10h15 en direction du siège du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, place Surlet de Chokier. Les organisations syndicales, au nombre de neuf, espéraient 4.000 à 5.000 personnes, les manifestants étaient à l'arrivée du cortège, deux bonnes heures après le départ, entre 7.000 et 8.000, selon leurs représentants. "Un vrai succès", se sont-ils réjouis.

À la veille des élections du 9 juin, les enseignants voulaient rappeler leurs revendications, tant sur les conditions de travail du personnel que sur les conditions d'apprentissage des élèves.  

"Pacte d'excellence = Pacte de la déchéance", "C.Désir sont désorde", ou encore "L'enseignement a de l'avenir mais pas sans les profs", les manifestant ont détaillé leurs revendications sous un beau soleil et une ambiance bon enfant.  

Ils défendent l'idée d'une réduction de la taille des classes (15 élèves maximum au début de la scolarité obligatoire). Ils veulent aussi la fin de ce qu'ils appellent les écoles "ghettos" où se concentrent les élèves en difficulté.  

Ils exigent en outre le retrait du volet sanction du décret "évaluation" et une diminution de la charge de travail, car, affirment-ils, le travail administratif (plan de pilotage, dossier d'accompagnement des élèves, ...) prend trop souvent le pas sur le travail pédagogique.  

Les centres PMS, qui s'affirment impactés eux aussi, étaient représentés également mardi. Un soutien des CPMS (Centres psycho-médico-sociaux), garant d'un encadrement à la hauteur des missions qui sont confiées aux enseignants (accueil d'élèves à besoins spécifiques), est d'ailleurs indispensable aux yeux des syndicats enseignants.   Ils revendiquent évidemment un meilleur financement pour l'enseignement et une prise en considération de l'enseignement qualifiant "qui ne doit pas être uniquement piloté en fonction du marché du travail".  

"On entend souvent dire que les enseignants ont beaucoup de congés, de courtes journées de travail...et bien, venez voir dans nos écoles, mesdames et messieurs les ministres !", ont clamé les représentants de la profession à la tribune dressée devant le siège du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. "La charge administrative de plus en plus lourde, la lutte contre le décrochage scolaire, le climat de pénurie, tout cela génère du stress".  

"Les enseignants ne souhaitent qu'une seule chose: retrouver le plus beau métier du monde ! L'enseignement est un investissement d'avenir, alors investissez !", ont conclu les intervenants en tribune.  

"Il faut valoriser l’enseignement. Il faut arrêter de dire qu’on fait de l’excellence, là où on fait de l’économie. C’est de plus en plus visible. Il faut améliorer, non pas le packaging, mais l’intérieur, la consistance, la substance des choses", a ajouté une participante de la manifestation.

La manifestation a pris fin peu après midi.

 

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