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Une nouvelle action syndicale se tient ce mercredi dans plusieurs grandes villes de Bruxelles et de la Wallonie, menée par le secteur des soins à domicile. Il demande un refinancement. L'action consistera dans un premier temps à distribuer des tracts à Bruxelles-Central, Liège Guillemins, Namur, Mons, Charleroi et Ottignies entre 7 heures et 8 heures ce matin.
Les professionnels du secteur se rendront ensuite dans la capitale à 11h00, et plus précisément au carrefour Arts-Loi, aux abords du cabinet du ministre fédéral de la Santé publique Frank Vandenbroucke. Ils y tiendront une conférence de presse avant une rencontre organisée entre une délégation et le cabinet du ministre en début d'après-midi.
Un secteur sous-financé
Cela fait plusieurs années que le secteur est sous-financé, ce qui crée des situations difficilement tenables à domicile. Ils veulent aujourd'hui tirer la sonnette d'alarme. "Les soins de santé à domicile sont vraiment en danger. On a un énorme problème de sous-financement structurel depuis des années. On arrive vraiment dans une situation où l'indemnité que l'on va percevoir de l'INAMI pour les prestations réalisées par nos infirmiers ne permet plus du tout, dans de bonnes conditions qualitatives de prises en charge de nos patients, de couvrir le coût salarial des infirmiers qui, pour eux, est barèmisé", souligne Timoty Prévot, directeur général des Aides et Soins à domicile.
À titre d'exemple, les infirmiers à domicile de Belgique disposent de 35 secondes pour réaliser une injection intramusculaire. Ce temps rétrécit chaque année et était par exemple de 60 secondes en 2012, explique la fédération.
Il en va de même pour faire la toilette des patients, comme le note encore Timoty Prévot :"Dans notre patientèle, on a évidemment beaucoup de personnes plutôt âgées et en perte d'autonomie très importante. Donc, bien souvent, la toilette, on en a beaucoup. Donc, aujourd'hui, pour faire une prestation de ce type, nous allons être payés et je préfère traduire en temps : un infirmier a 12min30 à peu près pour faire une toilette. Sachant que dans ces 12min30, il va payer 7 à 10 min sur la route, le temps d'arriver chez le patient. Donc une fois qu'il sera chez le patient, il aura 5min30 à 2min30 en fonction de si on est loin ou pas de ce patient. Ce sont des conditions inhumaines pour les patients, inhumaines pour les travailleurs qui ne peuvent pas travailler dans des cadences effrénés pendant des jours et des jours. Ce n'est pas possible."
32 patients sur une journée
Rachel Lousberg est infirmière à domicile dans la région de Liège. Elle révèle le nombre de patients qu'elle soigne chaque jour : "32 patients, en commençant le matin à 7h, avec une pause vers midi et demie, 1h... On termine quand on peut terminer. Et puis, ici, j'ai recommencé à 16h et j'en ai jusque 20h, 20h30, 21h... "
Ses journées sont de véritables marathons. "Je n'arrête pas de courir. On est pris par le temps malheureusement, mais on ne peut refuser de patients... C'est un fait. Et on a trop peu d'infirmières avec nous, on est beaucoup trop peu pour faire le soir sur tout Liège. On est que 3 infirmiers", confie-t-elle.