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Vivre avec la maladie d'Alzheimer n'est jamais évident. Ni pour ceux qui en souffrent, ni pour leur famille et ceux qui les encadrent. C'est encore plus compliqué quand les malades, souvent désorientés, continuent à vivre chez eux, à la maison. Comment les aider au mieux, tout en assurant leur sécurité ?
Il était cinq heures du matin, il y a un an, quand Michel décide de quitter sa maison et se rend à l'hôpital à pied, sans prévenir. "C'était quand même marrant", se rappelle-t-il. "Toi t'as trouvé ça marrant, mais moi pas", répond sa femme.
Au réveil, Katia entame les recherches. Son téléphone portable, impossible de le géolocaliser, elle appelle alors la ligue Alzheimer. "Là, on m'a tout de suite dit 'écoutez, vous pouvez contacter la police tout de suite si vous le souhaitez'. J'étais étonnée d'entendre cette information-là parce que j'étais convaincue que pour les personnes majeures, on ne pouvait pas demander l'aide avant un certain délai", explique-t-elle.
Au final, Michel sera retrouvé 2 heures plus tard. Atteint de la maladie d'Alzheimer depuis 4 ans, désormais, il ne quitte jamais une carte, une fiche identitaire sur laquelle sont inscrites ses coordonnées.
Informer ses proches sur la maladie facilite aussi la prise en charge et réduit le risque de disparition. Deux aides familiales lui rendent visite chaque semaine, un encadrement indispensable. "Malheureusement, si Michel n'est pas accompagné, il y a beaucoup moins de choses qui sont faisables pour lui tout seul et ça peut le stresser, et quand ça le stresse, il va moins bien", note sa compagne.
Katia s'est aussi adaptée avec le temps. "Je me déplace en voiture parce que je me dis que je suis plus réactive en voiture qu'en transport en commun. Je contacte régulièrement Michel, je télétravaille, donc ça me donne l'occasion de passer pour voir si tout va bien", dit-elle. Depuis 10 ans, la ligue Alzheimer a aussi intensifié sa collaboration avec les zones de police en instaurant un protocole de disparition. "On fait tout ça pour intervenir le plus vite possible parce que ces personnes-là, qui ont une forme de démence, n'ont pas la tendance naturelle à demander de l'aide et de s'orienter", explique Sabine Henry, présidente de la Ligue Alzheimer.
En Belgique, la démence touche 210 000 personnes. 60 % d'entre elles souffrent de la maladie d'Alzheimer.