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Durant cette crise énergétique, des alternatives sont recherchées. Comme par exemple la géothermie. Un projet à l'étude dans les provinces de Namur et Luxembourg. Avec quelles perspectives?
Depuis quelques jours, à Hingeon (Fernelmont), un convoi est chargé de sonder le sous-sol wallon. Tous les 20 mètres, trois camions s'arrêtent de façon simultanée et envoient d'importantes vibrations. Un principe similaire à une échographie. "L'objectif de ces vibrations est de les envoyer pour qu'elles se reflètent et qu'on ait une image finale de la structure géologique du sous-sol. Il n'y a que cette méthode qui nous permet d'imager le sous-sol à des profondeurs aussi importantes, de 4 à 6.000 mètres", explique Pierre Gallego, le directeur général de l'entreprise "Gallego Technic".
De Fernelmont à Marche-en-Famenne et de Gembloux à Onhaye, cette prospection se fait sur deux bandes d'environ 30 kilomètres. Objectif: localiser sur route ou à travers champ, les endroits qui présentent un intérêt pour la géothermie.
"Un bon réservoir géothermique, c'est une couche géologique qui va être perméable et avoir une température importante. On va alors utiliser ces calories à la surface", précise Estelle Petitclerc, la coordinatrice du projet "Geocond 2022".
A un kilomètre de profondeur, la température de l'eau est de 40 degrés. A cinq kilomètres, elle monte jusqu'à 130 degrés. Grâce à un forage vertical, elle peut être utilisée pour chauffer des bâtiments.
"On va venir pomper cette eau grâce à une pompe. Cette eau va arriver en surface. La chaleur va être échangée en surface pour alimenter une collectivité ou un réseau de chaleur. Puis, cette eau sera réinjectée dans le réservoir profond à la même profondeur", ajoute Estelle Petitclerc.
Ce type de puits est déjà utilisé dans trois endroits dans la région montoise, et ce, depuis plusieurs années. Peu polluante, la géothermie profonde est très économique sur le long terme.
"La géothermie est une énergie assez facile à atteindre. Il faut faire les forages adéquats. On sait que c'est une ressource abondante et durable dans le temps. On parle d'exploitation de 40 à 50 ans, ce qui est intéressant par rapport à un chauffage au gaz, où c'est 15 ans", détaille Pascal Lehance, conseiller du ministre wallon de l'énergie.
Le convoi de prospection poursuit sa route 7 jours sur 7 jusqu'à la fin du mois. Les premiers résultats sont attendus en février prochain.