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"Le particulier revient à la voiture thermique": ce patron dirige 55 concessions automobiles en Wallonie, voici son avis sur l'électrique

Les avantages fiscaux ont poussé les entreprises à adopter massivement les véhicules électriques. Pourtant, pour les particuliers, la transition semble plus complexe, avec un retour souvent observé vers les voitures thermiques.

Ce matin, Philippe Steveny, propriétaire du groupe automobile éponyme, était l'invité de Martin Buxant pour discuter de la situation des voitures électriques en Belgique. Sa vision du marché est pertinente: il dirige 55 concessions automobiles à travers toute la Wallonie et emploie plus de 650 personnes. Selon lui, si les entreprises ont largement adopté ces véhicules grâce aux incitations fiscales, la majorité des particuliers, eux, restent fidèles aux voitures thermiques.

Un engouement fiscal avant tout

Le gouvernement Vivaldi avait largement favorisé les voitures électriques, notamment en entreprise. En effet, Philippe Steveny explique que les sociétés se tournent de plus en plus vers ces véhicules : "Avec tous les avantages fiscaux qui ont été mis en place, aujourd'hui, dans toutes les sociétés, ce sont des voitures électriques".

Cependant, du côté des particuliers, le constat est différent. "Le particulier revient à la voiture thermique pour pouvoir acheter un véhicule", ajoute-t-il. Ce retour aux voitures thermiques s'explique par plusieurs facteurs.

Pour Steveny, beaucoup de ceux qui ont tenté l'aventure électrique l'ont fait car ils disposaient de panneaux solaires à domicile et espéraient "pouvoir produire leur propre électricité gratuitement". 

La fin des avantages fiscaux pourrait changer la donne

L'expérience allemande illustre ce phénomène : une fois les avantages fiscaux retirés, les ventes de véhicules électriques ont chuté. La Belgique pourrait suivre le même chemin.

Philippe Steveny précise : "La Flandre a décidé d'annuler tous les avantages fiscaux, je pense. Elle était leader dans la voiture électrique, en grande partie grâce à un réseau de recharge bien développé, ce qui n'est pas du tout le cas en Wallonie.

En conséquence, la compétitivité des voitures électriques pourrait être remise en cause, celles-ci étant "30 à 40 % plus chères qu'une voiture thermique".

L'hybride : une solution temporaire ?

Quant à la voiture hybride, elle a connu un succès notable, notamment grâce à son statut intermédiaire entre la thermique et l'électrique. Cependant, Steveny souligne que nombre de clients qui en ont acheté ont fini par revendre leur véhicule, parfois sans même avoir utilisé le câble de recharge. "C'était vraiment juste pour profiter de l'avantage fiscal", conclut-il.

En résumé, si les entreprises belges ont été séduites par la voiture électrique, les particuliers restent plus réservés. L'évolution des politiques fiscales jouera un rôle déterminant dans l'avenir de cette transition.

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