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La commune de Woluwe-Saint-Lambert a dénoncé vendredi la "passivité des ministres compétents" concernant la menace d'expulsion d'une soixantaine de personnes sans-papiers, dont neuf enfants, occupant un bâtiment vide depuis août dernier. Le cabinet du bourgmestre Olivier Maingain affirme avoir pris "toutes les initiatives afin de prévenir au mieux les conséquences de la décision de justice prononcée".
Le 29 août, le juge de paix a ordonné la fin de l'occupation "sans titre ni droit" de cet immeuble situé sur l'avenue Georges Henri, autorisant l'huissier de justice mandaté par le propriétaire de l'immeuble - l'Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) - à "requérir la force publique pour, si nécessaire, en expulser les occupants", précise la commune. "Dans un État de droit, [...] ni un gouvernement, ni un bourgmestre n'est en droit de s'opposer à l'exécution d'une décision de justice", poursuit-elle.
Anticipant cette éventualité, le bourgmestre avait invité la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib, en charge de garantir la protection diplomatique de ce bâtiment en raison de la qualité de son propriétaire, à prendre des mesures pour accompagner les occupants s'ils venaient à être expulsés. "Malgré un rappel adressé le 30 septembre à la ministre, celle-ci n'a jamais daigné répondre", déplore l'administration communale.
Le cabinet du bourgmestre explique avoir également écrit à l'OEACP pour lui proposer une rencontre avec les occupants, sans succès. Il en a ensuite avisé le cabinet du ministre bruxellois de l'Action sociale, Alain Maron, afin que celui-ci prenne des mesures en vue d'un relogement des habitants. "Il n'incombe pas à une commune d'assumer des charges qui reviennent aux autorités supérieures. En raison du statut particulier dont bénéficie cet immeuble, c'est à la ministre Hadja Lahbib - en concertation avec le ministre régional compétent - d'envisager toute suite à réserver à ce dossier", a conclu la commune de Woluwe-Saint-Lambert.