Partager:
Le centre d'arts anversois Monty, subsidié par les pouvoirs publics, a refusé de louer une salle à une école juive sous prétexte de la guerre en cours à Gaza, s'indigne vendredi l'association juive européenne (EJA). La directrice du centre a confirmé les faits avant de s'excuser.
La location a été dans un premier temps confirmée à l'école juive avant que celle-ci ne reçoive un courriel dans lequel le centre d'arts rétropédale au motif que le preneur est une "organisation pour laquelle nous voyons des liens avec Israël". Le centre dit travailler "en étroite collaboration avec plusieurs artistes palestiniens qui souffrent de l'occupation".
Dans un communiqué diffusé en réaction à l'incident, l'EJA parle de "discrimination et d'antisémitisme". L'association appelle à la démission de la directrice du Monty Lana Willems et réclame la fin des subsides flamands à ce centre d'arts. "Il s'agit d'une discrimination pure et simple fondée sur un conflit qui se déroule à des milliers de kilomètres de là et qui touche les plus innocents d'entre nous, les écoliers juifs", pointe l'EJA.
Sollicitée par l'agence Belga, la directrice de l'institution admet avoir "commis une erreur" et dit avoir présenté ses excuses à l'école lésée. "La situation actuelle à Gaza échauffe les esprits et les discussions - comme on peut notamment le voir dans les universités - et notre organisation n'y échappe pas", se défend-elle. "Dans ce contexte, j'ai établi de manière erronée et trop rapidement un lien entre l'école juive et le gouvernement israélien - avec lequel nous ne voulons pas coopérer, ni par ailleurs avec les organisations qui lui sont affiliées", précise-t-elle. "Je tiens à m'excuser explicitement auprès des personnes que j'ai blessées avec ce courriel. Je partage les inquiétudes exprimées concernant la montée de l'antisémitisme, du racisme et de la polarisation dans notre société en général", a-t-elle conclu.