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La ponctualité sur le rail belge est perfectible, et c'est un euphémisme. En 2023, les minutes de retard accumulées formaient le record des cinq dernières années. Si les responsabilités des retards sont multiples (SNCB, personnes tierces, ...), le gestionnaire du réseau Infrabel prend sa part et a programmé plusieurs mesures pour améliorer la qualité du service. Parmi elles, l'installation de caméras intelligentes à 70 passages à niveau à risque d'ici la fin de l'année, a expliqué jeudi son administrateur délégué, Benoit Gilson.
Ces caméras, dont le système est basé sur l'intelligence artificielle, identifieront en temps réel les obstacles sur le passage. "Concrètement, lorsqu'une personne ou un véhicule s'immobilise longuement sur un passage dont les barrières sont ouvertes, un son retentit et une vue des lieux s'affiche au sein du centre de gestion du trafic", précise Infrabel. Celui-ci peut dès lors immédiatement prendre des mesures pour assurer la sécurité du trafic ferroviaire en cas de danger imminent, éviter un accident et donc gagner de précieuses minutes alors qu'au-delà du drame humain, un heurt de personne peut stopper le trafic pendant plusieurs heures.
Le système a été testé pendant une petite année, à Namur et Mortsel. Les résultats ont été plus que probants, selon Benoit Gilson. "On a constaté environ une vingtaine de détections par mois à chaque passage". Et surtout, "aucune détection n'était erronée".
L'installation de ces caméras s'inscrit dans un vaste plan d'action national pour réduire l'impact des comportements à risque sur le trafic. "Ce qu'on veut, c'est rendre à l'activité ferroviaire tout son lustre et offrir un service de qualité. Il faut résoudre cette problématique de cause tierce", conclut le CEO. Un objectif poursuivi par le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet, pour qui "c'est la ponctualité qui va attirer les voyageurs vers le train".