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Le parti DéFI a présenté de nouveaux candidats pour les élections ce mardi matin, avec l'arrivée de l'ex-juge d'instruction Michel Claise, qui va se présenter au fédéral à Bruxelles.
Michel Claise est revenu il y a un an au devant de l'actualité en menant l'instruction du Qatargate, scandale de corruption présumée au Parlement européen, un dossier dont il s'est depuis déporté, avant de prendre sa retraite de magistrat en ce début d'année. C'est donc une personnalité très médiatique qui rejoint DéFI.
Que peut-on dire sur cette arrivée issue de la société civile dans les rangs de DéFI? Martin Buxant, notre référent politique, a livré son analyse dans le RTL info 13H.
"La confection des listes électorales, pour les partis, c’est un peu comme la pêche à la ligne, on place les appâts et on voit ce qui remonte, parfois c’est un sportif, parfois c’est un journaliste ou une personnalité du monde de la culture, ici, plus rare, un juge – et quel juge ! – le juge Michel Claise, un sacré gros poisson, une personnalité forte, avec des convictions de centre/centre gauche, mais surtout une personnalité laïque, il ne cache par exemple pas son appartenance à la franc-maçonnerie, assez logique, finalement, que ce soit le parti Défi qui l’ait attiré dans ses filets, un parti qui a fait du combat pour la neutralité de l’Etat, son cheval de bataille. Bémol quand même : l’image du juge Claise a été écornée par la récente affaire du Qatargate. Il est 3e sur une liste avec deux élus. Il va donc devoir cravacher, comme on dit, pour aller chercher sa place de député fédéral…"
DéFI est un parti qui pèse en région bruxelloise. En revanche en région wallonne, la formation politique emmenée par François De Smet peine à s’imposer.
"DéFI est historiquement un parti construit autour de la défense des francophones de la périphérie bruxelloise, c’est l’ancien FDF. Souvenez-vous, c’est un parti qu’Olivier Maingain puis François De Smet essayent d’ancrer dans autre chose que le communautaire, le socio-économique du centre… Problème : au centre de l’échiquier politique, il y a embouteillage, la place est déjà largement occupée par Les Engagés, voire-même, par une force de centre droit comme le MR, du coup, l’espace dont dispose Défi pour se déployer en Wallonie est quasiment inexistant – quoiqu’en dise ses responsables aujourd’hui. L’unique manière pour le parti bruxellois de s’asseoir à la table des partis qui comptent sur tout l’espace francophone, aurait été de s’associer avec Les Engagés pour constituer un grand cartel du centre, la proposition a été balayée par Défi qui n’en a pas voulu. Le soir du 9 juin, on fera les comptes et on verra très vite qui de DéFI ou Des Engagés est le Faiseur de Rois, le kingmaker, celui qui peut faire basculer une coalition d’un côté ou de l’autre. La bataille du centre, ça commence aujourd’hui."