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Comment les efforts budgétaires revendiqués par le MR et les Engagés dans leur Déclaration de politique régionale (DPR) pour la Wallonie seront-ils répartis? La question est sur toutes les lèvres depuis la présentation du document, jeudi en début de soirée. Dans un "décodage" publié vendredi, l'économiste Philippe Defeyt analyse les différentes mesures annoncées par le duo de centre-droite sous le prisme des inégalités. Il craint notamment que la fin des nominations ne crée une fonction publique à deux vitesses.
Selon le futur gouvernement wallon, ce système génère "une incapacité de valoriser le mérite". Les prochaines embauches prendront donc la forme de contrats à durée indéterminée, promet-il. La mesure mettra progressivement fin aux inégalités au sein des administrations, entre collègues qui font le même travail, approuve Philippe Defeyt. Elle risque cependant aussi d'en finir avec un garde-fou "essentiel de la nomination": "la capacité effective d'exprimer le point de vue de l'administration en la protégeant de 'représailles' politiques", prévient le professeur issu de l'UNamur.
Un autre déséquilibre menace également de se former, cette fois entre les différents secteurs de la fonction publique, poursuit l'économiste. Celui-ci doute en effet que l'approche, qui vise particulièrement l'enseignement et l'administration, "soit étendue, par exemple, à la police", où la nomination intervient "après un an". Il craint donc une fonction publique à deux vitesses, puisqu'elle supposerait qu'un policier ait "plus de droit d'être nommé qu'un enseignant".
La DPR précise en effet que la fin du régime statutaire ne concernera pas les "fonctions d'autorité".
L'économiste, qui fut également co-président d'Ecolo, passe encore en revue une série de mesures annoncées dans la DPR. "Difficile" toutefois selon lui "de commenter tout cela sous le prisme de l'(in)égalité" en raison du flou persistant sur ce qu'un "juste effort de chacun" signifie pour le futur gouvernement wallon.