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Le président du parlement géorgien a annoncé jeudi avoir promulgué une loi qui restreint des droits des personnes LGBTQIA+, contournant ainsi le refus de la cheffe de l'État de signer ce texte.
"En conformité avec la Constitution, j'ai signé aujourd'hui la loi sur les valeurs familiales et la protection des mineurs que la présidente Salomé Zourabichvili n'a pas signée" mercredi, a écrit Chalva Papouachvili sur Facebook.
Les députés du parti au pouvoir, le Rêve géorgien du milliardaire Bidzina Ivanichvili, avaient adopté ce texte en septembre.
Mais la présidente du pays, pro-européenne et en rupture avec le gouvernement, a refusé de parapher cette législation, similaire à celle existant en Russie et qui a été vivement critiquée dans l'Union européenne (UE) et par les organisations de défenses des droits humains.
À l'approche des législatives le 26 octobre, les passes d'armes se multiplient entre le Rêve Géorgien, un parti conservateur de plus en plus critique de l'Occident, et l'opposition pro-occidentale qui accuse le pouvoir de dérive pro-russe, alors même que Moscou avait envahi le pays en 2008 et y soutient deux républiques séparatistes.
Officiellement, les autorités géorgiennes ambitionnent toujours de rejoindre l'Otan et l'UE, mais l'adoption de plusieurs législations controversées a nourri les tensions avec les pays occidentaux.
Le texte promulgué jeudi interdit "la propagande des relations homosexuelles et de l'inceste" dans les établissements d'enseignement et les émissions de télévision, et restreint aussi les "rassemblements et manifestations".
Des groupes de défense des droits ont critiqué cette formulation qui met sur le même plan l'inceste et l'homosexualité et limite la liberté de rassemblement.
L'Union européenne avait estimé début septembre que ce document "porte atteinte aux droits fondamentaux des Géorgiens et risque de renforcer la stigmatisation et la discrimination d'une partie de la population".