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Plus de 8 millions d'électeurs, Belges et non-Belges, sont appelés ce dimanche à choisir leurs représentants locaux. Les conseils communaux sont à renouveler pour six ans, une élection qui, par ricochet, permet de désigner les bourgmestres et échevins de chaque commune. Quels sont les résultats qu'il faudra tenir à l'oeil ? Voici l'analyse de notre référent politique, Martin Buxant.
Les Belges votent, ce dimanche, pour les élections communales. Mais quels sont les enjeux principaux de ce scrutin ? Commençons par Bruxelles.
Tout d'abord, la commune la plus importante : Bruxelles-Ville. "Tous les yeux sont rivés vers le socialiste Philippe Close", rappelle Martin Buxant. "Il est balloté dans tous les sens. Face à lui, MR-Engagés et DéFi ont déjà indiqué qu'ils voulaient le mettre dehors. Ses alliés écologistes sont à la peine. Et puis, il y a l'inconnu Fouad Ahidar, cette liste qui cartonne dans les communautés musulmanes. Là aussi, ça pourrait faire mal aux bourgmestres actuels. Philippe Close, seul contre tous, c'est l'enjeu numéro un à Bruxelles", analyse-t-il.
Que va-t-il arriver à DéFi ? "Depuis la défaite de juin dernier, le parti a changé de présidence, mais il ne parvient pas pour autant à retrouver du souffle". Le parti a le pouvoir dans trois communes à Bruxelles : Schaerbeek, Woluwe-Saint-Lambert et Auderghem. "Olivier Maingain devrait sauver le maïorat de Woluwe. Mais pour le reste, l'avenir est assez incertain, dans ce parti divisé par les luttes internes".
Un autre parti politique fait partie des enjeux principaux de la capitale : Ecolo. "Un seul mot d'ordre : il faut sauver le soldat Christos Doulkeridis", lance Martin Buxant. "Le bourgmestre d'Ixelles est en danger. Les libéraux ont promis de le déloger de la maison communale. Plus largement, Ecolo ne parvient pas à effacer les traces du plan de mobilité bruxellois Goodmove. C'est aussi l'un des enjeux du vote de ce dimanche. Est-ce qu'Ecolo reste une force politique conséquente, importante, ou est-ce que les Verts basculent du côté des nains politiques ?", interroge-t-il.
En Wallonie
Dans le sud du pays, les regards sont rivés vers Mons, où la tension est palpable entre le bourgmestre socialiste Nicolas Martin et la tête de liste libérale Georges-Louis Bouchez. Mais quels sont les autres enjeux importants ?
Tout d'abord, Charleroi : "On va voir ce que va faire la tête de liste PS, Thomas Dermine, qui se retrouve sur la même liste que l'actuel bourgmestre et président du PS, Paul Magnette. Si Magnette fait davantage de voix que Dermine, c'est un camouflet pour le jeune socialiste. Et puis, on va voir aussi comment les libéraux vont scorer. La tête de liste MR n'est autre qu'un ancien socialiste, Anthony Dufrane, qui part donc à l'assaut du maïorat et de ses anciens camarades", résume Martin Buxant. "Charleroi, dans l'univers impitoyable, un gros enjeu wallon".
Et à Liège, que faut-il tenir à l'œil ? "À la ville, on va voir ce que va faire la nouvelle venue, Christie Morreale. Elle avait très bien marché en juin dernier. Dès lors, comment va-t-elle se comporter sur la même liste que son bourgmestre, Willy Demeyer ?" Et puis, c'est en périphérie liégeoise, à Seraing et Herstal, que les résultats vont être intéressants : "Dans ces deux bastions rouges, les majorités absolues du Parti socialiste sont challengées par le PTB. Si la gauche radicale arrive au pouvoir en Wallonie, c'est vraisemblablement par Seraing et par Herstal que ça devrait passer. Gros enjeu de la journée également".
Enfin, à quoi faut-il s'attendre pour les Engagés en Wallonie ? "Ils doivent confirmer à l'échelon local leur carton de juin dernier. À Namur, l'actuel bourgmestre Maxime Prévot, président du parti des Engagés, joue sur du velours. Mais ailleurs, les Engagés craignent d'être pénalisés par leur association étroite avec le MR de Georges-Louis Bouchez. On a même vu Maxime Prévot se distancier d'un MR qu'il juge trop conservateur. Ça, c'était dans la dernière ligne droite de la campagne électorale", conclut notre référent politique.