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De retour aux urnes, nous ne votons pas du tout de la même façon qu'aux élections de juin: qu'est-ce qui change?

Les Belges retournent aux urnes ce dimanche 13 octobre, quatre mois après les précédentes élections, mais cette fois, c'est à l'échelon local. Ce qui fait une grande différence avec le scrutin précédent. 

Quatre mois après les élections législatives, rebelote! Mais cette fois, à l'échelon local. Un nombre non définissable d'électeurs (en raison de la suppression du vote obligatoire en Flandre) doit se rendre ce dimanche aux urnes pour élire les conseils communaux des 581 entités du pays, qui ne seront bientôt plus que 565, ainsi que les 10 conseils provinciaux. S'y ajoutent quelques originalités spécifiques à Anvers (conseils de district) et aux communes à facilités (conseils de CPAS).

En Flandre, la grande inconnue est le taux de participation, car l'obligation de vote est abrogée à l'échelon local pour la toute première fois. Les électeurs potentiels ne sont plus "convoqués", mais "invités" à se déplacer vers l'isoloir.    

Les élections communales en quelques chiffres

Il y a un peu plus de 8 millions d'électeurs belges (8.137.505) et 162.817 électeurs de nationalité étrangère (dont 27.780 non-UE) qui se sont inscrits dans les temps. Cela représente un peu plus de 15% des électeurs étrangers potentiels qui ont décidé de faire la démarche pour pouvoir voter.    

13.356 conseillers communaux sont à élire: 5.243 en Wallonie francophone, 703 à Bruxelles, 7.239 en Flandre et 171 en Communauté germanophone. Il n'y a qu'en Flandre que ce chiffre baisse (de 159 élus par rapport à 2018), grâce aux fusions de communes. Partout ailleurs, il est poussé vers le haut par l'accroissement de la population. Il y a aussi 404 conseillers à élire au niveau provincial, qui concerne toute la Belgique sauf Bruxelles (229 conseillers en Wallonie, 175 en Flandre).    

Spécificité du scrutin communal: il est organisé non pas par l'Etat fédéral mais par les trois Régions (Flandre, Wallonie, Bruxelles), mais aussi la Communauté germanophone pour les 9 communes d'Ostbelgien.    

À plusieurs endroits, l'élection va permettre de mettre en place le premier conseil communal d'une toute nouvelle entité. Même si les fusions ne sont pas encore effectives, elles ont été anticipées et les électeurs des entités appelées à se fondre en une seule votent pour les mêmes listes et pour un seul et même conseil communal.    

En Wallonie, c'est le cas de Bastogne et Bertogne, en prévision de leur fusion le 2 décembre. En Flandre, c'est le cas dans 28 communes, qui fusionneront officiellement au 1er janvier prochain pour n'en former plus que 13. Il n'y aura alors plus 581 communes mais 565.    

Voter pour une personne plus que pour un parti

Si cette année 2024 est si riche en élections, c'est une pure coïncidence: les assemblées locales sont élues pour six ans, les assemblées parlementaires renouvelées en juin dernier le sont pour cinq. La proximité des deux scrutins n'est cependant pas sans incidence sur la stratégie des partis, et les observateurs s'empresseront d'analyser si les grands gagnants de juin, dont le MR et les Engagés côté francophone, engrangent également de précieuses victoires à l'échelon le plus proche du citoyen. À cet échelon, les enjeux sont souvent très spécifiques à l'entité: mobilité, sécurité, logement,... Les candidats semblent aussi davantage portés par leur popularité individuelle que par leurs couleurs politiques. En témoignent les nombreuses "listes du bourgmestre" ou alliances locales sous des noms qui ne révèlent rien des partis qui y participent.    

En Flandre, l'Open Vld joue cette carte en plein, lui qui a sous-performé il y a quatre mois. En Wallonie, le PS était resté de loin le numéro 1 en 2018 au niveau local, tout en reculant, entre autres dans les grandes villes. Il conservait malgré tout le maïorat dans sept des neuf grandes villes du sud, les deux autres (Mouscron et Namur) étant dirigées par un élu des Engagés. Que parviendront à faire les libéraux, par exemple à Mons? Et qu'en est-il d'Ecolo, qui n'a plus du tout le vent en poupe au niveau régional et fédéral? Le PTB affirme également vouloir résolument participer au pouvoir là où il se fait "incontournable", lui qui n'est actuellement que dans une seule majorité, en Flandre (Zelzate).    

A Bruxelles, les 19 bourgmestres en place se présentent au scrutin, quasi tous en tête de liste. Le PS était en 2018 premier parti de la capitale, en termes d'élus et de bourgmestres, mais est attaqué de toutes parts, sur sa gauche avec le PTB et la Team Fouad Ahidar, et frontalement par le MR et Les Engagés, qui entendent surfer sur leurs succès de juin.

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