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Exaspérée d'être encore nommée assesseure, Diane se demande si on ne peut pas imposer cette tâche aux chômeurs: un politologue lui répond

Diane est exaspérée. Une fois encore, elle est convoquée pour remplir le rôle d'assesseure durant les élections. Face à la menace d'une lourde amende si elle ne se présente pas le 9 juin pour remplir son rôle, elle se sent "prise en otage".

"Il y a des personnes qui ne font rien de leur journée et qui pourraient le faire", s'emporte notre témoin en pensant aux demandeurs d'emploi. "Attention, je ne mets pas tous les chômeurs dans le même panier, il y en a qui n’ont pas demandé à se retrouver dans cette situation, mais est-ce que ça serait possible de faire un tri ? Ceux qui sont là depuis plusieurs années et qui n’ont pas donné de signe de vie pourraient être repris pour être assesseurs."

L'idée de Diane est-elle applicable ? Est-il autorisé ou même concevable d'imposer aux demandeurs d'emploi d'occuper cette fonction ? "C'est d'abord un débat politique", estime Pierre Vercauteren, politologue à l'UCLouvain FUCaM Mons. "Il faut voir dans quelle mesure les chômeurs, outre le fait qu'ils se trouvent dans une situation considérée comme défavorable, ne seraient pas encore davantage sanctionnés par le fait d'être réquisitionnés lors d'échéances électorales".

"Est-ce que ce seraient des citoyens d'une catégorie différente que les autres ?", questionne encore le politologue. "Ce côté discriminatoire peut en gêner beaucoup et est un des critères qui fait que cette décision n'est pas encore arrivée à son terme."

Loin d'obliger certains profils bien précis d'assumer ce rôle, il est bon de rappeler que ceux qui souhaitent se porter volontaires pour être assesseurs peuvent le faire savoir à leur commune. 

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