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"Si on attend encore la rupture pendant cinq ou dix ans, on crèvera tous de chaud et nos jeunes seront tous au bord de la route. C'est aujourd'hui qu'il faut prendre ses responsabilités", a asséné le président de la FGTB, Thierry Bodson, mercredi, lors de son discours du 1er Mai prononcé dans les locaux de la CGSP namuroise.
Dans sa ligne de mire à quelques semaines des élections du 9 juin: le PTB, qu'il prend toutefois soin de ne pas nommer. "Pour que le front de gauche se fasse, je veux dire au parti qui veut la rupture qu'on ne peut plus attendre. On a dix ans pour relever le défi climatique et pour ne laisser personne au bord de la route dans un contexte d'économie en transition. On a besoin de moyens et de décisions politiques. Aujourd'hui", a-t-il affirmé.
Au-delà de son appel à l'extrême gauche, le syndicat socialiste est revenu sur ses priorités, avec le pouvoir d'achat comme première d'entre elles. Le discours est rodé: pour la FGTB, le statut de cohabitant doit être supprimé, les allocations sociales doivent être revues à la hausse "jusqu'à 110% au-dessus du seuil de pauvreté" et des augmentations de salaires doivent pouvoir être négociées. "On est dans un pays dont l'économie se porte plutôt bien. On doit partager les fruits de cette croissance et donc pouvoir négocier les salaires. On n'acceptera pas une nouvelle fois qu'on ne revienne pas sur la loi de 1996 - qui fixe la marge salariale, ndlr - , ni qu'on touche à l'indexation automatique", a affirmé Thierry Bodson.
Pas question non plus, selon le président de la FGTB, de payer une troisième cure d'austérité. "Le carcan budgétaire européen, c'est un effort cumulé de 4 milliards par an, soit un effort global de 30 milliards. On ne peut pas l'accepter, d'autant qu'on a déjà payé dans les années 90 et en 2008. On ne payera pas une troisième fois parce que des banquiers déconnent", a-t-il assuré sous les applaudissements des militants.