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Le processus de formation d'un gouvernement régional bruxellois était déjà bien compliqué, mais il a pris une nouvelle tournure lorsque la formatrice flamande a déclaré ne plus vouloir travailler avec le MR en raison d'un tweet de son président.
Les négociations en vue de former un gouvernement bruxellois sont dans une impasse, plus de trois mois après les élections. Elke Van den Brandt, la formatrice côté flamand, estime que son parti Groen et ses positions écologiques ne sont pas respectées, notamment par le Mouvement Réformateur.
Le politologue Pascal Delwit, de l'ULB, explique que "c'est une mesure environnementale qui a coincé hier. Elle concerne les véhicules Euro 5 qui seront bientôt -et c'est sur le bientôt que ça coince- interdits à Bruxelles." Il souligne également que "si les deux propositions d'ordonnance sont effectivement soumises au Parlement et votées, là on rentre vraiment dans une logique de crise institutionnelle à Bruxelles."
En effet, l'enjeu environnemental semble au cœur du blocage, avec notamment une proposition d'ordonnance pour reporter la date limite d'interdiction des véhicules Euro 5. De plus, le président du MR a mentionné son intention de restructurer le plan Good Move, ce qui a exacerbé les tensions et conduit Elke Van den Brandt à quitter la table des négociations.
La période électorale semble également jouer un rôle dans cette situation, comme l'explique Pascal Delwit : "chacun veut se positionner à la veille des élections communales." Cependant, l'analyste met en garde : "Si on est dans une logique communicationnelle mais qu'aucun vote n'intervient, bien évidemment, il est toujours envisageable que les partenaires reviennent à la table des négociations. S'il y a des votes, ça va être très difficile."
La complexité politique de la région de Bruxelles-Capitale est mise en lumière, avec ses enjeux linguistiques et la nécessité de coalitions multiples. En effet, Pascal Delwit souligne qu'"il est quasiment impossible de se passer de Groen à la région de Bruxelles-Capitale du côté néerlandophone."
Finalement, cette crise politique à Bruxelles pourrait avoir des répercussions au niveau fédéral, selon le politologue : "une situation où au gouvernement fédéral, les partis néerlandophones vont rappeler l'état de droit et le respect, bien sûr, de la minorité néerlandophone à Bruxelles."
La fragmentation du paysage politique bruxellois pose des défis importants pour la formation d'un gouvernement et pourrait influencer la situation au niveau fédéral. La suite des événements sera cruciale dans cette période pré-électorale, avec des enjeux environnementaux et linguistiques majeurs en jeu.