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Une attaque aérienne imputée à la junte birmane a touché un hôpital d'une ville près de la frontière chinoise contrôlée par un groupe armé d'une minorité ethnique, tuant 10 personnes, a indiqué vendredi un média local.
Des avions de l'armée ont conduit, jeudi soir, au moins deux frappes sur Laukkai (nord-est), a décrit auprès de l'AFP un habitant, qui a demandé l'anonymat pour des raisons de sécurité.
Dix civils ont trouvé la mort dans les bombardements, selon un média local, citant un habitant.
Li Jiawen, porte-parole de l'Armée de l'Alliance démocratique nationale du Myanmar (MNDAA), un des groupes armés opérant en Birmanie, a dit ignorer le nombre de victimes à ce stade, mais a confirmé à l'AFP qu'un hôpital avait été pris pour cible par l'armée.
Contactée à ce sujet, la junte n'a pas communiqué.
L'État Shan, où se trouve Laukkai, est le théâtre d'affrontements renouvelés depuis qu'une alliance de groupes armées ethniques a repris son offensive contre l'armée le long d'une autoroute cruciale pour le commerce avec la Chine, en dépit d'un accord de cessez-le-feu signé sous l'égide de Pékin. Depuis, la junte a bombardé à plusieurs reprises Laukkai, ville d'environ 25.000 habitants en temps normal, où les rues étaient désertes jeudi, d'après des images partagées à l'AFP par un habitant.
Les combattants du MNDAA ont capturé en janvier la ville, au terme d'une bataille considérée comme l'un des pires revers jamais infligés à la junte.
Une myriade de groupes combattent dans les régions frontalières depuis l'indépendance de la Birmanie en 1948 pour leur autonomie et le contrôle de ressources lucratives. Certains d'entre eux fournissent une assistance aux opposants politiques qui ont pris les armes à la suite du coup d'État de 2021.