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Bertogne fusionne avec Bastogne: "Nos villages seraient morts aujourd’hui sans la fusion des communes"

Ce mardi matin, Benoît Lutgen, le bourgmestre de Bastogne, épingle les avantages d'une fusion entre communes. 

En province de Luxembourg, la commune de Bastogne va fusionner avec Bertogne, la commune voisine. Ce sont les Bertognards qui ont pris cette initiative. "Ils ont anticipé et projeté la réalité de leur commune à 10, 15 ou 20 ans et, comme beaucoup de petites communes, cela va être de plus en plus difficile. Pourquoi ? Parce que les charges sont très importantes. Ce qu’on a déporté de la région, du fédéral vers les communes, il y a toute une série de compétences qui se sont ajoutées et, par définition, pour des petites communes, c’est difficile de pouvoir répondre aux besoins de la population en tout cas en se projetant", explique Benoît Lutgen, le bourgmestre de Bastogne, invité de Martin Buxant ce mardi matin sur bel RTL.

Le mayeur estime que cette démarche est "formidable" : "Que des mandataires d’une petite commune se disent anticipons et voyons l’intérêt général avant notre peur électoral, bravo à eux". 

Les Bertognards sont largement gagnants

D'après Benoît Lutgen, le service rendu aux 4.000 habitants de Bertogne sera "meilleur". "On va garder l’administration communale de Bertogne qui va continuer à fonctionner. Les personnes pourront toujours chercher leur carte d’identité, leur passeport dans la commune. Il y aura les mêmes services. Ils auront même deux possibilités, soit en venant à Bastogne, soit en allant à Bertogne", souligne le bourgmestre. "Les Bertognards sont largement gagnants", assure-t-il.

Le mayeur souligne ensuite l'importance de la fusion des communes qui a eu lieu en 1976-77. Cette fusion a fait disparaître plus de quatre communes sur cinq. Il n'y a plus aujourd'hui en Wallonie que 262 communes contre 1.409 avant la fusion."Si on ne l’avait pas réalisée dans notre pays, nos villages seraient morts aujourd’hui. Comme c’est le cas en France, où effectivement les zones rurales, c’est le désert", souligne-t-il. 

Il faut accepter que certains se fassent hara-kiri

Selon le bourgmestre de Bastogne, une fusion présente plusieurs avantages. Surtout au niveau financier. "Cela permet d’investir dans les villages. Par exemple dans le scolaire et permettre à nos écoles de village de continuer à exister", note Benoît Lutgen. Une fusion permet évidemment de faire des économies. Dans le cas de Bastogne-Bertogne, un million d'euros sera économisé sur les mandats. "C’est 25 mandats en moins. Et un million, ce n’est pas rien. Avec ça, il y a moyen de faire des choses pour la population". 

Aux bourgmestres frileux qui ne veulent pas fusionner leur commune et qui ont peur de perdre leur identité locale, Benoît Lutgen leur répond qu'ils devraient "mettre de côté la peur électorale". "C’est vrai que, si je prends l’exemple de Bastogne et Bertogne, parmi les 38 conseillers communaux, il y en aura plus que 27, il faut donc accepter que certains se fassent hara-kiri". Il n'y aura aussi plus qu'un seul bourgmestre. "On le saura le 13 octobre si c’est moi ou l’autre. C’est ça qui doit l’emporter en premier. Et aussi, c’est ça qui est important au niveau local, c’est de se dire dans 15 ou 20 ans, on va pouvoir apporter plus de services à la population. Et on va avoir plus de moyens en fusionnant au-delà de l’économie que l’on réalise rien que sur les mandats", souligne-t-il. 

A l’échelle wallonne, d'après les études, les fusions des communes pourraient permettre d'obtenir entre 150 et 200 millions d’euros d’économies.  

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