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L'ouragan Béryl, particulièrement précoce pour la saison, s'apprête mercredi à toucher la Jamaïque puis les îles Caïmans après avoir fait au moins sept morts et causé des destructions considérables dans le sud-est des Caraïbes.
Béryl est actuellement un ouragan de catégorie 4 sur une échelle de 5, avec des vents soufflant à 230 km/h, selon le Centre américain des ouragans (NHC). Il devrait passer "près ou sur la Jamaïque dans les prochaines heures", selon cette agence.
Le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness a demandé, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, à "tous les Jamaïcains de suivre les ordres d'évacuation". Il a "imploré" toutes les personnes vivant dans une zone propice aux inondations de se rendre "dans un abri ou un lieu plus sûr".
Béryl pourrait toucher la Jamaïque en catégorie 3 ou 4, ce qui pourrait causer des "dégâts considérables en raison du vent, notamment au niveau des habitations, des toits, des arbres et des lignes électriques", a commenté mardi le directeur du NHC Michael Brennan, qui a qualifié l'ouragan d'"extrêmement dangereux".
Des coulées de boue et des inondations éclair liées à des pluies torrentielles sont aussi attendues, y compris dans le sud d'Haïti.
Béryl doit ensuite frôler ou survoler les îles Caïmans dans la soirée mercredi ou tôt jeudi, selon le NHC.
L'ouragan doit se diriger par la suite vers la péninsule du Yucatan, au Mexique, qu'il devrait atteindre affaibli jeudi soir.
Béryl, le premier ouragan de la saison dans l'Atlantique, a impressionné les experts en gagnant très rapidement en intensité durant le week-end. Il a même été temporairement classé en catégorie 5, la plus élevée, ce qui en a fait l'ouragan de catégorie 5 le plus précoce jamais enregistré par les services météorologiques américains.
Selon les scientifiques, le changement climatique, en réchauffant notamment les eaux des océans qui constituent le carburant de ces tempêtes, rend plus probable leur intensification rapide et le risque d'ouragans plus puissants.
Saison extraordinaire
"Il est clair que la crise climatique pousse les catastrophes à de nouveaux niveaux records de destruction", a observé le chef de l'ONU Climat Simon Stiell.
L'une des deux victimes recensées à Carriacou, une île de la Grenade, que l'oeil de l'ouragan a dévasté lundi, fait partie de sa famille.
"La crise climatique va de mal en pis, et plus vite que prévu", ce qui nécessite en réponse "une action climatique bien plus ambitieuse de la part des gouvernements et des entreprises", a-t-il ajouté dans une déclaration à l'AFP.
Trois décès liés à l'ouragan ont été recensés au Venezuela. Au moins trois personnes ont été tuées à la Grenade, ainsi qu'une personne à Saint-Vincent-et-les-Grenadines.
Le Premier ministre de la Grenade, Dickon Mitchell, a indiqué que l'île de Carriacou était coupée du monde avec des infrastructures et habitations rasées.
En République dominicaine, des vagues massives se sont écrasées sur le rivage de la capitale Saint-Domingue, ont rapporté des photographes de l'AFP.
A La Barbade, des habitations et des commerces ont été inondés et des embarcations de pêche endommagées à Bridgetown.
Sur l'île française de la Martinique, des rues ont été inondées et quelque 10.000 clients ont été privés d'électricité, selon le fournisseur EDF.
Un ouragan aussi puissant est extrêmement rare si tôt dans la saison, qui s'étend de début juin à fin novembre.
L'observatoire météorologique américain (NOAA) avait prévenu fin mai que la saison s'annonçait extraordinaire, avec la possibilité de quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus.
Ces prévisions sont notamment liées au développement attendu du phénomène météorologique La Nina, ainsi qu'aux températures très élevées de l'océan Atlantique, selon la NOAA.
Les températures de l'Atlantique nord évoluent depuis plus d'un an à des niveaux de chaleur records, nettement au-dessus des annales.