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"J'étais tétanisé": Maël, victime d'un guet-apens homophobe sur un site de rencontre

Fin août, un homme de 57 ans perdait la vie à Ixelles. La piste du guet-apens homophobe est étudiée. Ce type d'agression, planifiée via une application de rencontres pour hommes homosexuels, devient de plus en plus fréquent. Maël, un jeune homme gay, en a lui aussi été victime et partage son témoignage au micro de RTL info.

Le 29 août dernier, un homme de 57 ans a été abattu à Ixelles. La raison du drame pourrait être un guet-apens homophone. Son fils de 22 ans aurait organisé une rencontre via l'application de rencontres homosexuelles Grindr. Ce n'est pas un, mais deux hommes qui se sont présentés au domicile de la victime avec la volonté de lui extorquer de l'argent. Bien que la piste du guet-apens n'est pas encore confirmée par le parquet, cette affaire a suscité une vive émotion au sein de la communauté LGBTQIA+. "Dix incidents depuis juin, ça devient vraiment préoccupant... C'est très inquiétant," avait déclaré Stéphane Barris, coordinateur de l'ASBL Ex-Aequo, à RTL Info.

Une conversation que me semblait de confiance. 

Maël, un jeune Bruxellois, a également été victime d’un guet-apens homophobe. "C'était en avril 2024. J'étais sur un site de rencontres et j'ai discuté longuement avec quelqu'un, échangeant des photos, dans une conversation qui me semblait de confiance, avec une personne qui disait être majeure," raconte-t-il. Ils conviennent d’un rendez-vous, mais une autre personne se présente à sa porte. "Ce n'était pas la même personne que sur les photos," confie Maël. Après l’avoir accueilli chez lui, il comprend rapidement que c’est un piège. "Il m’a filmé, a commencé à me menacer, disant qu'il était mineur, et m’a montré des photos qu'il avait de moi. Il m'a dit que ma carrière était foutue."

Un cas non-isolé

Tétanisé et en état de choc, Maël se retrouve pris au piège. Son agresseur tente de l'extorquer en exigeant de l’argent. Heureusement, Maël parvient à garder son sang-froid et à expulser l'homme de chez lui. "Je ne comprenais rien à ce qui se passait. Puis, d’un coup, j'ai crié le nom de ma colocataire. Il a pris peur et est parti." Sur les conseils de cette dernière, Maël contacte la police, mais hésite à porter plainte. Ce n’est qu’en discutant avec des proches qu’il découvre que deux de ses amis ont été victimes des mêmes personnes. "On a fini par aller à la police à trois. Eux ont porté plainte, moi, je suis témoin, car je n’ai pas été escroqué. Mais ça reste un choc immense d’avoir vécu cela. Je crois qu'il avait des complices."

J'ai peur de l'avenir. 

Traumatisé, Maël ne se sent plus en sécurité, que ce soit chez lui ou à l'extérieur. "Il y a trois semaines, un homme est mort dans des circonstances similaires. J'ai dû faire une remise en question, mais je me suis dit : j'ai subi une agression, ce n'est pas de ma faute. Cet agresseur a ciblé la communauté gay/bi sur Grindr. Pour moi, cela a clairement une connotation homophobe, car il s’en est pris à une communauté et à une minorité," précise-t-il.

Maël s’inquiète de la montée des extrêmes et de l’homophobie. "J'ai peur de l'avenir," avoue-t-il. Selon Unia, l'institution belge de lutte contre la discrimination et pour l’égalité, les agressions et le harcèlement envers la communauté LGBTQIA+ sont en nette augmentation. En 2023, sur 157 dossiers liés à l'orientation sexuelle, 85 concernaient des délits de haine, contre 53 en 2022.

 

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