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Me Alexis Deswaef, l'avocat de la famille d'Ibrahima Barrie - jeune homme mort en cellule en janvier 2021 - a plaidé pour homicide involontaire "par défaut de prévoyance et de précaution" à l'encontre des quatre policiers qui ont comparu vendredi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Le procureur du Roi a quant à lui plaidé l'acquittement de deux des policiers et a jugé irrecevable la citation à comparaître devant le tribunal des deux autres agents.
Ibrahima Barrie, un jeune homme de 23 ans, avait été interpellé près de la gare du Nord le 9 janvier 2021 parce qu'il filmait une intervention de police et avait tenté de s'enfuir lorsque la patrouille avait voulu le contrôler. Il avait ensuite été emmené dans un commissariat rue de Brabant à Saint-Josse-ten-Noode, avant de s'effondrer en cellule, victime d'un malaise cardiaque.
Me Deswaef a pointé un "amoncèlement de fautes" de la part des quatre agents, dont un "manquement au devoir de vigilance" et une "mauvaise évaluation de l'état de santé" du défunt. Et cela, malgré la "clarté évidente" des images de vidéosurveillance - visionnées pendant l'audience de vendredi - qui ne laissent pas de place au doute quant au besoin d'assistance du jeune homme ce soir-là, selon l'avocat de la famille.
Les cinq à sept minutes écoulées entre la perte de conscience de M. Barrie et la réaction d'un agent ont été remises sur le tapis par Me Deswaef. Celui-ci a plaidé pour homicide involontaire "par défaut de prévoyance et de précaution" et, à titre subsidiaire, pour non-assistance à personne en danger. Le procureur du Roi a pour sa part plaidé l'acquittement au "bénéfice du doute". À titre subsidiaire, il a plaidé la suspension du prononcé pour deux des quatre policiers. Quant aux deux autres, il a jugé "irrecevable" leur citation directe devant le tribunal correctionnel.