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Plus de 1000 litres de mazout déversés dans un cours d'eau à Ernage: quel risque pour l'eau de distribution?

Une cuve à mazout a fuité à Ernage, en province de Namur. 1200 litres de carburant se sont retrouvés dans un petit ruisseau. Des équipes de protection de l'environnement sont déployées sur place.

Plus de 1000 litres de mazout se sont déversés, jeudi après-midi, dans le ruisseau de l'Ernage. En cause? La citerne à mazout d'un riverain de la venelle de Ry a fuité. Les pompiers sont intervenus jusqu'à minuit pour tenter de pomper le maximum d'hydrocarbures. "La police de l'environnement a été appelée vers 17h par les pompiers pour signaler qu'une cuve à mazout s'était renversée chez un particulier", explique Nicolas Hiernaux, porte-parole du SPW Environnement. 

Françoise habite juste en face. Elle a rapidement compris que quelque chose n'allait pas. "Ça a duré... Le camion tournait, il y avait beaucoup de fumée. J'ai envoyé un message sur le groupe WhatsApp des habitants pour demander ce qu'il se passait mais je n'ai pas eu de réponse. Il était 22h30. Et en fait, ce matin, quand je suis sortie, la première réaction que j'ai eue, c'est de dire que ça se sent le mazout. Et effectivement, ça avait fuité", relate-t-elle. 

L'odeur s'est propagée jusqu'à la commune voisine, à Chastre. Et la quantité de mazout déversé est particulièrement importante, d'après le porte-parole du SPW Environnement. "C'est à peu près 1200 litres qui se sont répandus à la fois dans la maison du particulier, dans sa citerne d'eau, dans son jardin, dans son allée, mais la majorité du mazout est allée malheureusement dans le cours d'eau également juste à côté", détaille Nicolas Yernaux.

Nicolas Yernaux explique que les fuites sont récurrentes pour le moment, jusqu'à une fois par semaine, toutefois, les citernes ne sont généralement pas d'une capacité aussi importante. "Les pompiers ont placé des boudins absorbants sur le cours d'eau pour capter un maximum d'hydrocarbures et essayer de les récupérer. Mais évidemment, c'est toujours assez compliqué comme situation, même si les hydrocarbures restent en surface. C'est vrai que c'est toujours une opération un peu compliquée et donc on continue à suivre actuellement ce matin la situation pour voir notamment quel pourrait être l'impact sur la faune sauvage", conclut-il. 

Le risque est cependant assez faible, rassure le porte-parole. "Parce que les hydrocarbures stagnent en surface", dit-il. "Maintenant, évidemment, de toute façon, on va prévenir les distributeurs qui seraient dans les alentours, vérifier qu'il n'y a pas de station de captage à proximité, voir jusqu'où vont les hydrocarbures, parce qu'on n'a sans doute pas réussi à tout stopper avant de mettre les coussins absorbants. Et de toute façon, il faut être rassurant. Tout ça est monitoré. On ne délivre jamais une eau de distribution sans vérifier sa qualité. Et avant que des hydrocarbures qui ont, comme je le répète, pour propriété de rester en surface, n'atteignent une nappe phréatique, ça ne se fera pas du jour au lendemain. Donc, vraiment, on peut être très rassurant à cet égard."

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Les experts environnementaux de SOS Pollution, le service de garde et d’intervention urgente de la Police de l’Environnement, ont été dépêchés sur place pour tenter de comprendre ce qu'il s'est passé. Mais pour le moment, on n'en sait pas plus. "Est-ce qu'il s'est passé quelque chose au moment du remplissage, ou est-ce qu'il y a eu une fuite par la suite qui a emmené la bascule de la citerne? C'est l'enquête qui devra le déterminer. Actuellement, on est concentré sur la limitation de la pollution."

Un problème qui n'est "pas rare"

La personne à l'origine de la pollution est aussi chargée de mandater une société spécialisée de dépollution pour nettoyer, à la fois, le cours d'eau, mais aussi les terres polluées. "Dans cette période de remplissage des cuves, les accidents ne sont pas rares", confie toutefois notre interlocuteur. 

Comment expliquer qu'il y ait une augmentation de la pollution? Parce qu'il y a beaucoup de cuves vieillissantes, répond Nicolas Yernaux. "On peut, en termes de prévention, rappeler qu'il y a un fonds qui s'appelle le Fonds Promaz, et qui permet effectivement de venir en aide aux personnes qui ont des problèmes de fuite sur leurs vieilles cuves. Mais effectivement, ça a un impact assez significatif sur la pollution de nos sols, de nos cours d'eau. Et en Wallonie, on a en moyenne une intervention par semaine pour des problèmes de cuves qui fuient, donc, ce n'est pas un petit problème."

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