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Pérou: ouverture du procès contre l'ex-candidate à la présidentielle Keiko Fujimori

Le procès pour blanchiment contre l'ancienne candidate à la présidence du Pérou, Keiko Fujimori, dans le cadre du scandale Odebrecht, l'entreprise de BTP brésilienne qui a reconnu avoir versé des pots-de-vin à de nombreux politiciens en Amérique du sud, s'est ouvert lundi à Lima.

Une équipe de magistrats a enquêté six années durant avant de renvoyer la fille de l'ancien président Alberto Fujimori (1990-2000), gracié en décembre 2023 après avoir purgé 16 ans de prison pour crimes contre l'humanité.

Quelque 45 autres personnes sont poursuivies, dont l'ex-mari de Mme Fujimori et d'anciens dirigeants du parti Fuerza Popular, principal parti de la droite péruvienne qu'elle dirige, dans ce procès fleuve qui devrait s'étaler sur plus d'une année.

Le parquet soupçonne Keiko Fujimori, 49 ans, candidate malheureuse à la présidentielle à trois reprises, d'avoir financé ses campagnes de 2011 et 2016 avec de l'argent d'Odebrecht non déclaré dans ses comptes. Renvoyée pour blanchiment, obstruction à la justice et fausse déclaration dans une procédure administrative, elle encourt jusqu'à 30 ans de prison.

Selon l'accusation, l'entreprise de BTP brésilienne aurait versé à Mme Fujimori 1,2 million de dollars dans le cadre du système de corruption mis en place dans toute l'Amérique latine en échange de contrats publics.

Mme Fujimori a toujours clamé son innocence et a déjà purgé 16 mois de détention préventive.

Le Pérou est le pays le plus touché par le scandale Odebrecht, après le Brésil, et quatre anciens présidents péruviens ont été impliqués entre 2001 et 2016.

D'anciens dirigeants d'Odebrecht ont reconnu dans différentes procédures avoir distribué des millions de dollars à Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018), Ollanta Humala (2011-2016), Alan Garcia (1985-1990 et 2006-2011) et Alejandro Toledo (2001-2006).

Sur le point d'être arrêté dans le cadre de cette affaire, l'ancien président Garcia s'était suicidé en avril 2019.

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