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Fusillade à Lodelinsart: nouvelles révélations exclusives sur le dossier judiciaire

A la suite de la fusillade à Lodelinsart, nous nous sommes intéressés au dossier judiciaire à l'origine de la perquisition.  Un dossier d’associations de malfaiteurs, lié à un trafic de stupéfiants et de voitures, dans lequel apparaît notamment le nom de Ricardo Gomez et celui de l’un des trois policiers inculpés à Charleroi.

D’après nos informations, les deux hommes ont été, il y a plusieurs mois, en contact direct. Des écoutes ou des enregistrements l’attestent. L’homme qui a tiré sur la police a dit notamment à son contact policier qu’il pensait "être sous surveillance" (cela date d’il y a plusieurs semaines et ce n’est pas en lien direct avec la perquisition, mais il s'agit d'une information éclairante).

Via une source proche de l’affaire, nous avons également appris que ce dossier est issu des investigations Sky ECC, ce service de communication crypté utilisé par les organisations criminelles, qui a été craqué et qui est décortiqué par la police, offrant régulièrement des nouvelles pistes d’enquête. 

A l’heure actuelle, deux personnes seraient toujours recherchées dans le cadre de cette instruction.

Fusillade à Lodelinsart: rappel des faits

Lundi dernier, un membre des unités spéciales de la police fédérale a perdu la vie lors d'une perquisition "renforcée" en raison du profil du suspect. Les policiers sont entrés dans le logement et ont rapidement essuyé des tirs de la part du suspect se trouvant dans sa chambre, derrière une porte. Deux autres policiers ont été blessés dont un grièvement.  

Lundi matin également, trois policiers carolos ont été arrêtés et inculpés notamment de faux en écriture par fonctionnaire, abus de confiance, infractions à la législation sur les armes et violation du secret professionnel. Dans ce trio de ripoux présumés, un des agents est inculpé également dans le premier dossier d'association de malfaiteurs. Selon le parquet, rien n'indique que ce policier inculpé dans les deux dossiers a eu un contact avec l'auteur des tirs mortels à Lodelinsart, pour le prévenir de l'imminence d'une perquisition.  

Vendredi, la chambre du conseil de Charleroi a également décidé de libérer sous mesures alternatives les trois policiers inculpés et placés sous mandat d'arrêt mardi pour faux en écriture par fonctionnaire, détournement par fonctionnaire, abus de confiance, violation du secret professionnel, consultation illicite de banque de données et infractions à la législation sur les armes, a confirmé le parquet de Charleroi en milieu de journée. L'autorité judiciaire a indiqué avoir fait appel de la décision.  

Les trois policiers ont comparu jeudi matin devant la chambre du conseil de Charleroi. Ces derniers sont inculpés pour plusieurs préventions liées à leur profession, dont "un abus de confiance pour l'utilisation d'un véhicule de service à des fins privées ou d'un faux en écriture après avoir mal encodé ses horaires", avait précisé jeudi Me Fabian Lauvaux, l'avocat d'un des inculpés.  

Le ministère public a fait appel de la décision de la chambre du conseil vendredi et les trois inculpés restent donc derrière les barreaux. "La chambre des mises en accusation devra désormais décider de confirmer ou non la décision rendue par la chambre du conseil", a précisé Vincent Fiasse, procureur du Roi de Charleroi.  

Quant à l'unique policier inculpé dans le second dossier ayant mené à la perquisition lundi à Lodelinsart, il a la possibilité de faire appel du maintien de sa détention préventive dans cette affaire.

 

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