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Après l'élection de Donald Trump, les entreprises belges tremblent: faut-il vraiment s'inquiéter?

Après l'élection de Donald Trump aux États-Unis, le marché européen s'inquiète des futures mesures protectionnistes par l'Américain. En effet, il a d'ores et déjà annoncé ajouter de nouvelles taxes sur l'exportation. 

Lors de l'élection présidentielle américaine du 5 novembre, Donald Trump a été réélu pour un second mandat. Bien qu'il ne prenne officiellement ses fonctions qu'en janvier prochain, il a déjà annoncé de nouvelles mesures protectionnistes, notamment une augmentation des taxes à l'importation. Cela soulève des questions pour les entreprises belges: quelles seront les répercussions sur leurs exportations vers les États-Unis ?

Un impact limité, sauf si...

L'une des principales inquiétudes concerne l'introduction possible de taxes à l'importation de l'ordre de 10 %, notamment sur des secteurs tels que l'acier et l'agroalimentaire. "Cela représente 7 % de nos exportations vers les États-Unis, soit un peu moins de 4 milliards d'euros. Les principaux produits concernés sont les produits pharmaceutiques, qui sont généralement épargnés par ce genre de mesures. Pour nous, le risque reste assez limité", explique Baudouin de Hemptinne, conseiller économique à l'AWEX, l'Agence wallonne à l'exportation. "Cependant, si Trump engage une véritable guerre commerciale et impose une taxe de 10 %, alors des secteurs comme l'acier et l'agroalimentaire pourraient être touchés."

Un autre risque à prendre en compte est la réduction du nombre de visas de travail temporaires, ce qui pourrait compliquer l'accès au marché américain pour les entreprises belges souhaitant s'y développer. Pour celles déjà implantées aux États-Unis, la situation semble stable pour le moment, mais de nouveaux défis pourraient surgir dans le futur.

Près de 4 milliards d'euros de biens exportés

Malgré ces incertitudes, la politique industrielle américaine ne devrait pas connaître de grands bouleversements, et les partenariats stratégiques avec des acteurs comme John Cockerill ne semblent pas menacés. La Wallonie exporte actuellement pour 3,7 milliards d’euros de biens vers les États-Unis, principalement dans les secteurs des produits chimiques et pharmaceutiques, qui ne devraient pas être directement impactés par ces nouvelles taxes.

Les États-Unis sont le quatrième partenaire commercial de la Belgique, derrière l'Allemagne, les Pays-Bas et la France, et devant le Royaume-Uni. En 2023, la Belgique a exporté pour plus de 31 milliards d’euros vers les États-Unis. Toutefois, une taxe générale de 10 % ou 20 % sur les importations européennes rendrait les produits européens plus coûteux pour les entreprises américaines, ce qui pourrait entraîner une baisse des exportations de certains secteurs jusqu’à un tiers.

Sur un autre front, la situation macroéconomique pourrait offrir des opportunités. Si l'inflation se poursuit aux États-Unis et que le dollar s'affaiblit, cela pourrait favoriser les importations européennes.

Personne ne sait vraiment ce qu'il va faire 

"En matière de géopolitique, Trump pourrait avoir un impact considérable. Par exemple, en 2016, l'AWEX avait ouvert un bureau en Iran, anticipant la levée des sanctions et l'ouverture du marché. Mais Trump est arrivé et a fermé ce marché. Que va-t-il faire au Moyen-Orient, en Israël ? Ce sont des questions qui restent ouvertes. Il a fait beaucoup de promesses, mais personne ne sait vraiment ce qu'il va faire", conclut Baudouin de Hemptinne.

Pour les entreprises belges, les mois à venir seront marqués par l'incertitude, mais il est encore trop tôt pour évaluer l'ampleur des répercussions de cette nouvelle présidence sur leurs activités aux États-Unis.

 

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