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"7 millions dans nos caisses... ce n'est pas assez": comment les congrégations religieuses gèrent-elles leur argent en Belgique?

En Belgique, environ 2 % des habitants se rendent à la messe chaque dimanche. Pourtant, l'Église catholique continue de recevoir près de 300 millions d'euros par an de l'État. Un budget conséquent qui suscite des interrogations, notamment face aux finances des congrégations religieuses déjà bien fournies.

L'Église belge est financée par l'État à hauteur de 300 millions d'euros chaque année, un montant qui équivaut au budget annuel d'une ville comme Schaerbeek, comptant 130 000 habitants. Cependant, à cette subvention publique s'ajoutent les ressources considérables détenues par les congrégations religieuses. Les sœurs et les frères, en effet, versent l’intégralité de leurs revenus à leur communauté, accumulant ainsi des sommes importantes au fil des ans.

7 millions en caisse... et ce n’est pas assez !

Parmi ces congrégations, les Sœurs de Notre-Dame, présentes à Namur, détiennent aujourd'hui environ 7 millions d'euros. Une somme non négligeable, comme le confirme sœur Pauline, qui dirige la branche wallonne de la communauté. "Je ne dirai pas qu'on n'a pas d'argent. On fait en sorte qu'on ait quand même de l'argent sur le portefeuille. Plus ou moins 7 millions sur le compte des Sœurs de Notre-Dame aujourd'hui. Et ce n'est pas tout à fait assez pour subvenir à nos besoins", explique-t-elle.

En effet, le nombre de religieuses a fortement diminué au fil des décennies. Après la Seconde Guerre mondiale, elles étaient 50 dans cette congrégation, mais aujourd'hui, seules dix sœurs, toutes retraitées, subsistent à Namur. Avec le vieillissement de la communauté et l'absence de nouvelles recrues, les besoins en soins de santé et en personnel se sont accrus, augmentant considérablement les dépenses.

Des dépenses en hausse, des revenus en baisse

Autrefois, les jeunes religieuses prenaient en charge les tâches de soin des plus âgées, mais ce modèle est révolu. Aujourd'hui, des laïcs sont employés pour s'occuper de ces sœurs vieillissantes. Parmi eux, Anaïs, aide-soignante, est responsable de la préparation des médicaments. Elle fait partie d'une équipe de dix personnes, un personnel quasi équivalent au nombre de sœurs restantes.

L’Église, un modèle économique à revoir ?

L’histoire des sœurs de Notre-Dame soulève de plus larges questions sur la gestion des finances de l’Église en Belgique. Comment justifier des subventions publiques aussi conséquentes quand les congrégations, malgré des réserves importantes, peinent à subvenir à leurs besoins ? Ce soir, à 19 h 20 sur RTL tvi, l’archevêque de Malines-Bruxelles, Monseigneur Terlinden, interviendra en direct pour réagir à ces interrogations.

Retrouvez l'émission "Au nom du père, du fric et du Saint-Esprit", présenté par Christophe Deborsu ce soir sur RTL tvi à 19h20.

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