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Jannik Sinner est bien au rendez-vous du dernier carré de l'US Open, et après les défaites de Carlos Alcaraz, Novak Djokovic et Alexander Zverev, seuls les inattendus Jack Draper, Tayor Fritz et Frances Tiafoe peuvent désormais empêcher le N.1 mondial de décrocher son deuxième titre en Grand Chelem.
En demi-finales vendredi, l'Italien sera opposé au gaucher britannique Draper (25e), tandis que le gagnant du duel entre Fritz (12e) et Tiafoe (20e) assurera aux Etats-Unis la présence d'un des leurs en finale du tableau masculin, ce qui n'est plus arrivé depuis Andy Roddick en 2006.
. Sinner-Draper, choc entre "bons copains"
Sinner (23 ans) est arrivé à New York l'esprit embrumé par l'officialisation de deux contrôles antidopage positifs en mars pour lesquels il a été blanchi.
Après un début de tournoi "un peu compliqué" -- symbolisé par la perte du premier set du premier tour --, l'Italien n'a fait que monter en puissance "jour après jour grâce au soutien de (son) équipe", jusqu'à sa probante victoire en quarts contre le vainqueur de l'édition 2021 et deux fois finaliste dont l'an dernier, Daniil Medvedev (5e).
Mais son prochain adversaire a fait un parcours impressionnant: Draper, dont le meilleur résultat en Grand Chelem était jusque-là le huitième de finale joué à Flushing Meadows en 2023, n'a pas encore concédé le moindre set cette année et n'a perdu sa mise en jeu que trois fois en cinq matches.
"Les demies, ce ne sont pas mentalement des matches comme les premier ou deuxième tours. Nous verrons qui s'en sort le mieux", a prévenu Sinner.
De ce côté, il a clairement l'avantage puisqu'il a déjà joué beaucoup de gros matches contre les meilleurs joueurs du monde en fin de tournois, avec notamment un premier titre du Grand Chelem remporté en janvier en Australie. Mais ce sera sa première demie à New York.
Toutefois, Draper (25e mondial) a fait forte impression en quarts face à Alex De Minaur, pour son tout premier quart de Majeur et son premier match sur l'impressionnant court Arthur-Ashe.
"Je pense que cette année j'ai beaucoup progressé mentalement et ça m'a permis de progresser", a estimé le Britannique de 22 ans.
Il a aussi beaucoup travaillé durant l'année écoulée car l'an dernier, alors qu'il était blessé, il enviait "ces incroyables jeunes joueurs" qui remportaient de grands tournois.
"Je me suis dit que je n'en faisais pas assez pour y arriver moi-même", a-t-il expliqué.
Cette année, il y est. Et s'apprête à affronter "un bon copain", sur le papier plus fort que lui.
"Même les meilleurs joueurs du monde ne gagnent que 53 ou 54% de points d'un match, donc il faudra être clinique sur les points qui comptent vraiment", a-t-il résumé.
. Fritz-Tiafoe, pour l'Amérique
Il faut remonter à 2006 pour avoir un finaliste américain en simple messieurs à Flushing Meadows et à 2003 pour y avoir un vainqueur US. Roddick les deux fois.
Fritz et Tiafoe ont parfaitement profité d'un tableau vite privé de Djokovic, Ruud ou Rublev pour se hisser jusqu'au dernier carré.
Ce sera la première demie en Grand Chelem pour Fritz, la seconde pour Tiafoe après celle de l'US Open 2022.
Ce dernier est déjà sorti vainqueur d'un sacré choc 100% US, dès le troisième tour face au demi-finaliste sortant Ben Shelton.
"Quand on joue contre Ben, on ne regarde pas la suite du tableau. Mais après l'avoir battu, le tableau était chamboulé (avec la défaite de Djokovic qu'il aurait dû affronter en 8e de finale, ndlr) et là on commence à se dire +pourquoi pas ?+", a-t-il déclaré au sujet de ses espoirs d'aller loin dans le tournoi.
Fritz, lui, a enchaîné des victoires probantes contre Casper Ruud, finaliste 2022, et surtout Alexander Zverev, finaliste 2020.
Il met sa première qualification pour les demies sur le compte de "l'expérience" d'avoir joué quatre quarts de Grand Chelem.
"Mes trois premiers, j'ai joué Novak, Novak et Rafa", a-t-il souligné en guise d'excuse. Mais à Wimbledon cet été, il a été battu au même stade par Lorenzo Musetti.
"C'est là que je me suis dit que mon excuse ne tenait plus", a-t-il ajouté en riant.
Dans leurs duels, Fritz mène 6 à 1 face à Tiafoe.
"Personne n'est imbattable, a rappelé Tiafoe. Ce n'est pas comme à l'époque où tu arrivais en quarts, tu jouais Rafa... et tu cherchais un vol retour".