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Nager en eau vive n'est pas sans risque, il existe toute une série de bactéries qui peuvent causer des désagréments parfois très sérieux
Mathilde fait du triathlon depuis 7 ou 8 ans. Ce sport combine natation, vélo et course à pied. Si elle a déjà nagé en eau libre à plusieurs reprises, il y a malgré tout des limites qu'elle ne franchira pas. "C'est certain que si je me balade à Paris, je vois la Seine, ça ne me tente pas du tout d'aller nager dedans. Les risques pour les triathlètes qui nagent dedans, c'est qu'ils boivent la tasse et plus tard dans la course avoir des soucis digestifs, diarrhées, vomissements et un gros impact sur leur performance d'office", affirme cette triathlète, diététicienne et coach sportive.
À Paris, la pluie de ces derniers jours a dégradé la qualité de l'eau et la présence élevée de bactéries, E. coli et d'entérocoques a mené au report de l'épreuve. "C'est vrai qu'on parle beaucoup des Escherichia coli et des entérocoques et en fait ce sont les deux bactéries que l'on connaît bien et que l'on analyse", explique Anne Bennert, cadre infirmer en préventon et contrôle des infections à la clinique universitaire Saint-Luc. "Mais leur présence signe juste le fait qu'il y a d'autres micro-organismes. Évidemment plus ils sont présents, plus il y a d'autres micro-organismes. Et donc même des athlètes en très bonne santé pourraient avoir un risque à ce moment-là", confirme la spécialiste.
Des diarrhées, des nausées, des vomissements et des gastro-entérites
Si certains triathlètes dénoncent ce changement de programme, les conséquences d'une eau polluée ne sont pas à prendre à la légère. "D'abord des problèmes cutanés, des dermatites et des conjonctivites et puis un risque par ingestion qui peut être justement des diarrhées, des nausées, des vomissements et donc des gastro-entérites qui pourraient être jusqu'à un choc, qui pourraient aller jusqu'à une déshydratation majeure", met en garde Anne Bennert.
Ce genre de mésaventure est déjà arrivé par le passé. Il y a un an au Royaume-Uni, 57 participants avaient souffert de diarrhées et de vomissements suite au championnat du monde de triathlon à Sunderland. Quelques jours plus tard à Paris, la manche de coupe du monde de natation en eau libre avait dû être annulée à cause de la mauvaise qualité de l'eau du fleuve.