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L'Espagnol Carlos Sainz (Audi) a remporté vendredi son quatrième titre dans le Dakar en auto, au terme de la 12e et dernière étape à Yanbu (Arabie saoudite), qui a vu le deuxième sacre de l'Américain Ricky Brabec (Honda) en moto.
Vainqueur le plus âgé d'un Dakar, "El Matador", 61 ans, ajoute ce titre à ceux de 2010 (Volkswagen), 2018 (Peugeot) et 2020 (Mini).
Il devance de plus d'une heure le Belge Guillaume De Mevius (Toyota) et le Français Sébastien Loeb (Prodrive), finalement 3e.
A l'arrivée, Sainz, qui offre au passage le premier titre d'Audi sur l'épreuve, a sauté dans les bras de son fils, le pilote de Formule 1 Carlos Sainz Jr.
En tête depuis la fin de la 6e étape, une course sur deux jours dans le désert de l'Empty Quarter, l'Espagnol, double champion du monde des rallyes (1990, 1992), a géré son avance toute la deuxième semaine grâce à ses coéquipiers chez Audi, le Suédois Mattias Ekström et le Français Stéphane Peterhansel.
"Je suis très fier, merci à toute l'équipe, Stéphane, Mattias. C'est fantastique, les deux dernières semaines ont été tellement intenses. Sur cette route on doute tout le temps mais à la fin, le travail paie toujours", a déclaré "El Matador", drapeau de l’Espagne autour du cou.
- Loeb 3e -
S'il a de nouveau échoué dans sa quête du Dakar, Sébastien Loeb, trois fois deuxième de l'épreuve (2017, 2022 et 2023), a joué des coudes jusqu'à la 11e étape jeudi avec l'Espagnol.
Ses problèmes mécaniques dans l'étape "la plus costaud de la deuxième semaine" selon le patron du Dakar, l'auront toutefois privé une nouvelle fois du sacre sur l'épreuve mythique, "son objectif principal" désormais.
"On a essayé de se battre pour la victoire mais Audi avait une super voiture, une équipe solide et ils se sont bien entraidés, ils avaient une super stratégie. (...) Hier (jeudi), je pensais abandonner finalement on est sur le podium, on ne va pas se plaindre", a réagi à chaud l'Alsacien.
La légende française des rallyes, qui participait à son 8e Dakar, engrange tout de même cinq victoires d'étapes --dont la 12e et dernière.
La surprise de ce Dakar s'appelle Guillaume de Mevius, tout juste débarqué en T1+ après une 3e place en T3 - prototype léger - au Dakar-2023, et qui finit 2e au classement général.
"C’est un truc de fou. Je vais devoir prendre le temps de digérer. J’ai grandi en regardant Loeb et Sainz à la télévision lorsqu’ils roulaient en WRC. Je vais la garder cette moustache, elle m’a porté chance !", a raconté le Belge, sourire jusqu'aux oreilles.
La "48H Chrono", 6e étape de l'édition 2024, a été fatale à bon nombre de favoris à l'image du Qatarien Nasser Al-Attiyah (Prodrive), tenant en titre et qui a finalement jeté l'éponge à la 9e étape, le Saoudien Yazeed Al-Rajhi (Toyota) ou Stéphane Peterhansel.
Peterhansel, "Monsieur Dakar", a toutefois décroché sa 50e victoire d'étape en auto dans la légendaire épreuve, égalant le record du Finlandais Ari Vatanen, et compte au total 83 victoires en ajoutant ses 33 succès en moto.
- Bivouac endeuillé -
En moto justement, les candidats étaient plus nombreux dans la course au sacre ultime cette année, avec trois Honda et une Hero.
C'est finalement Ricky Brabec, déjà sacré en 2020, qui a tiré son épingle du jeu, profitant de sa régularité tout au long du Dakar et d’une victoire lors de la 10e étape.
L'Américain, 32 ans, avait chipé la première place au général à son coéquipier Pablo Quintanilla à l'issue de la 6e étape et ne l'a plus quittée, parfois talonné de quelques secondes par le Botswanais Ross Branch.
Il a fini par creuser l’écart dans les dernières étapes de moto, grâce à de bonnes navigations sur des pistes délicates.
Gros coup pour l'écurie rouge Honda qui place également la moto du Français Adrien Van Beveren, enfin dans les trois premières places.
A 33 ans, "VBA" a fait d’un sacre sur le Dakar son rêve ultime et a remporté 2 étapes, dont la 48H Chrono dans les dunes de Rub al-Khali, son terrain de jeu préféré.
Le Nordiste, très ému à l'arrivée, a apprécié "d'être enfin monté sur le podium", le "fruit de (s)on travail".
Comme chaque année, les organismes des motards ont été mis à rude et des favoris ont jeté l'éponge, comme le Britannique Sam Sunderland.
Cette 46e édition de l'emblématique rallye-raid, réputé pour être le plus difficile au monde, a été marquée par le décès du motard espagnol Carles Falcon à l'âge de 45 ans, un peu plus d'une semaine après avoir été grièvement blessé lors d'une chute dans la 2e étape.