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Le départ de la 16ème étape du Giro aura été décalé de plusieurs heures. Prévu vers 11h20, il a finalement été annoncé pour 14h, puis 14h25. La faute à la météo et à une fronde du peloton.
Le Giro 2024 va inévitablement laisser des traces. La faute à la fronde menée depuis ce matin par les coureurs, qui refusaient de prendre le départ de la 16ème étape en raison des conditions météos dantesques à Livigno, où la neige et le froid ont semé le trouble.
On savait depuis quelques jours que la météo risquait d'être mauvaise et le mythique col du Stelvio avait déjà été rayé du parcours. Lundi soir, alors que la menace s'intensifiait, RCS a publié un nouveau protocole comprenant trois options selon les conditions. La deuxième, longtemps privilégiée, prévoyait que les coureurs puissent changer de vêtements au sommet du Giogo di Santa Maria, le "remplaçant" du Stelvio juché à 2.498 mètres d'altitude, où la course serait neutralisée pendant trois minutes.
Plusieurs coureurs et équipes qualifient aussitôt cette mesure de "ridicule" et de "clownesque". La tension monte d'un cran encore mardi lorsque le syndicat de coureurs CPA publie une lettre, signée par "100% des coureurs" selon son président Adam Hansen, au directeur de la course Mauro Vegni qui menace d'une grève si le Giogo di Santa Maria n'était pas supprimé.
"C'est ridicule"
Réponse de la direction ? Pas question. Livigno paye cher pour accueillir le Giro et le départ doit se faire de là. Ils proposent donc une ascension sans enjeu, avec une course neutralisée. Réplique immédiate des participants, qui refusent purement et simplement de suivre cette demande. Tout est finalement rentré dans l'ordre quand la décision est tombée de reprendre au prato allo Stelvio.
Mais dans les têtes, ce "clash" fait couler beaucoup d'encre et nombreux sont les concurrents à avoir protesté vigoureusement. "C'est ridicule. Soit ils n'ont jamais fait de vélo, soit ils n'ont pas réfléchi. On fait l'étape si eux la font en cabriolet", réplique par exemple Valentin Paret-Peintre. "Moi, je peux courir s'ils le veulent, mais j'espère qu'il n'y aura pas d'accident qu'on regrettera plus tard. Il faut respecter la sécurité des coureurs. La descente est vraiment dangereuse. Voyons ce qu'ils vont décider", lançaient Tadej Pogacar, le maillot rose, avant le verdict final.
"C’est probablement l’une des courses les plus mal organisées", lance enfin Ben O'Connor, visiblement très remonté. "On est en 2024, il y a toujours des dinosaures qui ne voient pas le côté humain des choses. Il faut commencer plus bas. J’aimerais bien voir l’organisateur à notre place", a-t-il détaillé par la suite.