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Touché mais pas coulé, Primoz Roglic a pris les commandes du Critérium du Dauphiné en remportant le premier volet du triptyque alpin vendredi au sommet du Collet-d'Allevard.
Tombé lourdement comme la moitié du peloton la veille, le Slovène, qui a passé des examens médicaux dans la soirée, attendait de savoir au départ comment il se sentait avant d'envisager la fin de ce Dauphiné, à trois semaines du Tour de France.
Eh bien, ça va plutôt pas mal pour le leader de Bora-Hansgrohe qui détrousse Remco Evenepoel du maillot jaune pour 19 secondes grâce à la 82e victoire de sa carrière.
"Je suis un peu limité au niveau de l'épaule gauche, il y a des mouvements que je ne peux pas faire. Mais les jambes fonctionnent bien!", a-t-il commenté.
Sa prise de pouvoir s'est opérée dans les trois derniers kilomètres de la redoutable ascension vers la station de ski iséroise.
Dernier rescapé de l'échappée, le valeureux Français Romain Grégoire, qui saignait du nez, venait d'être rattrapé par le groupe des leaders, lorsque Giulio Ciccone et Alexandr Vlasov, coéquipier russe de Roglic, ont placé une accélération qui a fait exploser ce qui restait du peloton des favoris.
Evenepoel, dont c'est la première course depuis sa fracture à la clavicule et à l'omoplate au Pays basque début avril, n'a même pas essayé de suivre.
Le Belge s'est concentré à lisser son effort pour finalement accélérer à la fin et limiter la casse, à 42 secondes du vainqueur.
- Evenepoel n'est "pas un robot" -
"Je ne suis pas surpris. Il ne faut jamais oublier que j'ai seulement quatre ou cinq semaines dans les jambes. Je ne suis pas un robot! Ma semaine est déjà réussie avec ma victoire d'avant-hier", dans le contre-la-montre, a-t-il commenté.
Roglic est, lui, revenu sur Ciccone et Vlasov qu'il a largués dans le dernier lacet pour remporter sa deuxième victoire d'étape sur le Dauphiné dont il a gagné le général en 2022.
"C'est toujours sympa de gagner. Maintenant le reste de la semaine sera du bonus", a déclaré le Slovène de 34 ans.
Cette sixième étape clarifie un peu la situation dans une course aux contours flous, entre les coureurs qui reviennent tout juste à la compétition, comme Roglic et Evenepoel, ceux qui préparent surtout le Tour de France (29 juin-21 juillet) et l'énorme chute qui a encore décimé le peloton jeudi.
Les séquelles de l'impressionnante glissade, qui a envoyé six coureurs à l'hôpital, ont provoqué plusieurs nouveaux abandons vendredi, dont celui de Juan Ayuso, un des outsiders du Dauphiné et lieutenant de Tadej Pogacar chez UAE pour le Tour de France.
L'Espagnol, qui souffre de coupures et de contusions au coude et à la hanche, doit prendre quelques jours de repos avant de rejoindre Pogacar en camp d'altitude.
D'autres ont souffert à l'image de Tao Geoghegan Hart, à l'arrêt dès le pied du col, ou Sepp Kuss, qui n'était pourtant pas tombé mais qui a été lâché rapidement.
Pour la suite du Dauphiné, tout semble encore fragile, d'autant que les choses vont se corser encore ce week-end avec trois cols de première catégorie et un hors-catégorie samedi entre Albertville et Samoens 1600, avant l'arrivée finale dimanche au plateau des Glières.
Derrière Roglic, l'Américain Matteo Jorgenson, troisième du général à 58 secondes, a fait plutôt une belle impression vendredi.
Remco Evenepoel voyait lui déjà plus loin. "Il y a encore du boulot, c'est pour ça qu'on est là. Je n'étais pas venu pour gagner le Dauphiné mais pour retrouver un bon niveau. Le Tour de France se termine à Nice (le 21 juillet), pas dimanche", a-t-il rappelé.