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Dauphiné: la révélation Derek Gee

Dans l'ombre du duel Roglic-Evenepoel, le Canadien Derek Gee a éclaté en pleine lumière cette semaine au Critérium du Dauphiné en terminant à une troisième place qui le surprend lui-même.

A 26 ans, le coureur d'Israel Premier Tech était surtout connu jusque-là pour avoir terminé quatre étapes du Tour d'Italie à la deuxième place l'an dernier. Signe d'une belle activité et d'un tempérament offensif certain, mais aussi d'un manque d'efficacité caractérisé.

Au Dauphiné, le natif d'Ottawa, dont les deux seules victoires étaient un titre de champion national du chrono, a mis fin à la disette en remportant la troisième étape aux Estables.

Il a enchaîné sur des étapes de haute montagne où il a tenu tête aux meilleurs, y compris encore dimanche au plateau des Glières (3e), pour monter sur le podium final, "le plus grand résultat de ma carrière", a—t-il dit.

"Parfois, j'ai dû me pincer pour y croire, surtout dans les montées lorsqu'il ne restait plus que des costauds et que j'étais là, avec eux", a-t-il commenté, des étoiles plein les yeux.

"Je sors incroyablement heureux de cette semaine qui va me donner une grande confiance pour la suite. Je sais maintenant que je peux rivaliser avec les meilleurs."

- Chien fou -

Le quadruple vainqueur du Tour de France, Chris Froome, coéquipier de Gee, n'est pas surpris.

"Quand on voyait ce qu'il était capable de faire à l'entraînement, on savait qu'il avait ce potentiel. Le voir concrétiser en course est vraiment sympa à voir", explique le vétéran de 39 ans, lui-même largué sur ce Dauphiné.

Selon Froome, il fallait surtout que le Canadien apprenne à calmer ses ardeurs. "Quand il se retrouve devant avec les meilleurs, il a tendance à s'enflammer et de vouloir faire la course en tête. Il faut qu'il apprenne à s'économiser et à laisser les autres travailler aussi."

Pour cela, il a conseillé à son jeune coéquipier d'observer un leader en particulier: Primoz Roglic. "C'est l'un des gars les plus malins du peloton. Tu ne le vois pas de la course mais quand ça compte vraiment, il est là", souligne Froome.

Gee revendique son côté chien fou du peloton mais évoque d'abord un manque de confiance en lui qui l'a longtemps handicapé.

"Après le Giro l'an dernier, l'équipe me disait que je pouvais jouer le classement général d'une course par étapes mais je n'y croyais pas vraiment", se souvient-il.

Sa performance au Dauphiné a levé les doutes et il sera intéressant de le suivre sur le Tour de France qui commence dans trois semaines (29 juin - 21 juillet).

Mais d'abord, place au repos. "Je finis généralement les courses par étapes complètement mort. Mais j'ai un bon entraîneur. Espérons qu'il trouve les moyens de me remettre rapidement sur pied", a-t-il dit.

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