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Triple champion du monde et d'Europe en skiff, le rameur allemand Oliver Zeidler s'avance comme grand favori pour le titre olympique dans la catégorie solitaire de l'aviron. Jusqu'aux Jeux de Paris (26 juillet-11 août), il raconte son parcours à l'AFP.
Dans ce troisième épisode, il revient sur son parcours scolaire et universitaire, qui l'ont amené à un cursus classique jusqu'à l'Abitur, l'équivalent du baccalauréat en Allemagne, et un Bachelor dans le droit fiscal.
. "Les notes pour être dans la moyenne"
"J'ai passé mon Abitur en 2015, j'étais dans une école classique, pas une école de sport. J'ai suivi le cursus classique en Bavière à Erding, en périphérie de Munich et j'ai terminé mon Abitur dans les douze années prévues en Allemagne, au cours desquelles on va normalement à l'école. Pendant mon cursus, j'étais nageur. Pour moi, ce n'était pas un problème de mener cursus scolaire et sport de haut niveau de front, parce que je ne savais pas faire autrement. J'ai toujours pris l'école très tranquillement. Je n'étais pas un élève modèle, mais j'ai eu les notes dont j'avais besoin pour continuer et être dans la moyenne. J'étais bon dans les matières qui m'intéressaient, mais pour le reste, je n'ai pas mis tout le focus, je me suis plus concentré sur le sport. Pendant mon cursus scolaire, j'allais m'entraîner à la piscine avant les cours, ensuite j'allais à l'école et après les cours, je faisais une ou deux séances d'entraînement."
. "En lien avec l'économie et le droit"
"En Bavière, ça fonctionne ainsi: lors des deux dernières années du cursus scolaire, on fait des projets pour s'orienter et avoir du soutien dans la recherche d'un métier. Ca m'a bien aidé. Je savais que je voulais faire quelque chose en lien avec l'économie ou le droit. Je me suis penché sur les études nécessaires, BWL (des études de gestion d'entreprises) était une possibilité. Mais je me suis dit que tout le monde faisait ça, donc s'il y avait une autre possibilité, je préférais faire autre chose. L'autre possibilité aurait été des études de droit, qui sont très difficiles en Allemagne, avec six années d'études et si au bout de six ans on ne valide pas le diplôme, on se retrouve sans rien. Je me suis demandé ce qui me convenait. Pendant mon cursus scolaire, j'ai fait des stages dans un cabinet de conseil fiscal, c'était un mix entre l'économie, les finances et en même temps une part de droit. C'est comme ça que je suis arrivé à mon métier. C'était à Munich."
. "Poser les bases" de l'après carrière
"J'ai continué à me former après avoir obtenu mon Bachelor, pour pouvoir progresser professionnellement. Le Bachelor, je l'ai passé lors de ma première année en tant que rameur (il a commencé par la natation jusqu'en 2016, puis a basculé sur l'aviron, NDLR). Ça m'apporte une certaine sécurité: quand tout ne roule pas au niveau du sport de haut niveau, avoir une entrée d'argent garantie, un métier sur lequel on peut s'appuyer, ne pas se retrouver sans rien, ça a toujours été important pour moi. On ne peut faire du sport de haut niveau que jusqu'à un certain âge. C'est le cas actuellement et je suis content de pouvoir en faire, mais ce n'est pas pour toujours et pour les trente années après la carrière, j'aurai aussi besoin de quelque chose pour vivre. Donc c'est important pour moi de poser les bases, avoir une bonne position professionnelle et pouvoir aussi continuer à évoluer et ne pas être dépassé."
. Intégré au programme Deloitte
"Je n'ai pas encore de plans pour mon après-carrière. Actuellement, je suis en préparation olympique, mais les derniers mois j'avais une activité professionnelle chez Deloitte. Depuis la fin de mon Abitur, j'ai intégré leur programme. J'ai un salaire continu, et à partir d'un moment, je suis détaché pour me consacrer à l'entraînement."
Propos recueillis par Thomas BACH