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A seulement deux mois des JO, les Championnats du monde qui s'ouvrent dimanche à Abou Dhabi font office d'ultime préparation pour Clarisse Agbégnénou et l'équipe de France, en l'absence de Teddy Riner qui fait l'impasse.
Si Riner ne briguera pas de douzième couronne mondiale à la Mubadala Arena, Agbégnénou (-63 kg) peut elle en décrocher une septième. La judoka de 31 ans, décidée à reconquérir l'or olympique cet été, trois ans après Tokyo, sera la tête d'affiche des Bleus aux Émirats.
"Clarisse, elle y va clairement pour qu'il n'y ait pas d'autres personnes avec un autre dossard sur la compétition (olympique), elle veut avoir le dossard or et le dossard rouge", explique Christophe Massina, responsable de l'équipe de France féminine, à l'AFP.
Le dossard or sur un kimono désigne le champion olympique en titre. Le rouge, le champion du monde. Agbégnénou compte bien garder les deux. Alors, un an après son sixième sacre mondial à Doha, "elle y va sans se poser de questions, pour la gagne", renchérit Massina.
Elle aurait pu faire le choix, comme Teddy Riner (+100 kg) ou encore Romane Dicko (+78 kg), de ne plus sortir combattre. De préférer désormais l'entraînement, à si peu de temps de l'échéance.
- "Phase foncière" -
Mais, déjà en 2021, la championne avait décidé de s'engager aux Mondiaux pré-JO. De l'or mondial avant l'or olympique.
Après un gros stage de préparation à la Réunion, Agbégnénou est "dans une phase assez foncière de sa préparation" vers les JO et arrivera donc à Abou Dhabi "certainement un peu moins affûtée qu'elle pouvait l'être avant, mais avec par contre cette détermination, où on la connaît bien là-dessus".
Comme elle, Amandine Buchard (-52 kg), Marie-Eve Gahie (-70 kg), Madeleine Malonga (-78 kg), et chez les hommes Luka Mkheidze (-60 kg), Walide Khyar (-66 kg), Joan-Benjamin Gaba (-73 kg), Alpha Diallo (-81 kg) et Maxime-Gaël Ngayap Hambou (-90 kg) seront engagés du 19 au 24 mai aux Emirats avant d'enchaîner aux JO.
Pour eux, le but est multiple, rappelait Frédérique Jossinet, en charge du haut niveau à la fédération, le 7 mai à l'Insep: il va falloir "chercher des points" au ranking olympique, "chercher des performances, des matches de référence" mais aussi "récolter des éléments" sur son état de forme "physique, psychologique et technico-tactique".
- "Championnat très dense" -
Comme pays hôte, la France a la chance d'avoir un représentant dans chaque catégorie aux JO. Ce n'est pas le cas des autres nations et, pour certains athlètes, ces Mondiaux seront cruciaux pour se qualifier.
Cela va donner "un championnat du monde très dense, très fort, avec des enjeux pour toutes les nations", relève Jossinet.
La médaillée d'argent aux JO d'Athènes en 2004 voit elle aussi ces Mondiaux comme une préparation finale pour les JO: "S'il y a un titre ou une médaille, c'est mieux pour aborder la dernière ligne droite, après, même s'il y a des contre-performances mais qu'on tire les leçons pour être performant aux Jeux, je n'y vois pas trop d'inconvénient".
Dès dimanche, la France a de grandes chances de médailles avec Amandine Buchard (-52 kg) et Luka Mkheidze (-60 kg), tous deux médaillés olympiques, qui visent un premier sacre mondial.
Mercredi, la catégorie des -78 kg réservera un autre temps fort. Madeleine Malonga, choisie par l'équipe de France pour les Jeux, retrouvera Audrey Tcheuméo, sacrée championne d'Europe fin avril pour la cinquième fois malgré sa déception de ne pas avoir été retenue.
Pour les jeunes Faïza Mokdar (-57 kg), Léa Fontaine (+78 kg) ou Romain Valadier-Picard (-60 kg) et les autres non sélectionnés pour les Jeux, ces Mondiaux sont "justement l'opportunité de ramener une médaille mondiale, voire un titre", souligne Massina.
Enfin, la compétition mixte par équipes clôturera les débats vendredi prochain. L'objectif: battre pour la première fois aux mondiaux les Japonais, invaincus depuis l'instauration de cette épreuve en 2017. Au bon souvenir des JO de Tokyo en 2021, quand les Bleus avaient chipé l'or olympique aux Nippons, chez eux.