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Toute cette semaine, les meilleurs joueurs du padel au monde se retrouvent à Bruxelles pour le Brussels Premier Padel. Près de 60 000 spectateurs pour le plus gros évènement sportif indoor du pays. Tour d’horizon du budget hors norme pour organiser cette compétition avec Vincent Laureyssens, organisateur du tournoi de Bruxelles.
RTL info : Combien ça coûte de faire jouer les meilleurs joueurs et joueuses de la planète padel à Bruxelles ?
Vincent Laureyssens : "Le budget atteint les 2 millions d'euros. Cela couvre tout, des infrastructures à l'achat de la licence, sans oublier les salaires. Nous avons huit employés à temps plein toute l'année, et chaque jour, 500 personnes contribuent à l'évènement. C'est une véritable machine avec un gros budget pour l'organisation, avec, évidemment, son lot de frais imprévus."
Quel est le prize money pour les vainqueurs ?
Le montant total des prix s'élève à 235 000 euros, répartis entre les hommes et les femmes
Équitablement répartis ?
La répartition est proportionnelle à la taille des tableaux. Le tableau masculin étant plus grand que celui des femmes, les sommes sont ajustées en conséquence, mais la distribution reste équitable.
L’argent est-il un moteur depuis que le circuit est géré par la structure QSI (Qatar Sports Investments) de Nasser al-Khelaïfi, le patron du PSG ?
Non, ce n’est pas tant une question d’argent. Avant, les joueurs et joueuses n'étaient pas suffisamment valorisés ni rémunérés. L'association des joueurs professionnels et des joueuses professionnelles avec la fédération internationale et le Qatar a permis de créer un nouveau circuit qui vise à équilibrer et rendre justice aux joueurs.
Que représentent les revenus des tickets ?
Les revenus du ticketing représentent environ un tiers du budget total. Nous attendons entre 55 et 60 000 visiteurs. Mais il n’y a pas que les tickets, il y a également les recettes du bar, des magasins et du village padel.
En 2023, le bar a généré 300 000 euros de chiffre d'affaires, ce qui est considérable. À côté de cela, nous avons des sponsors et des subventions, notamment de la ville et de la région de Bruxelles, ainsi que de la fédération Wallonie Bruxelles. Ces aides sont cruciales pour permettre aux meilleurs joueurs belges de se mesurer aux meilleurs mondiaux, ce qu’ils ne pourraient pas faire autrement.
Nous disposons également de plusieurs Wildcards ou invitations pour les phases finales et les qualifications, distribuées par la fédération Padel Tennis Underground. Ces invitations permettent aux meilleurs joueurs belges de l’année de participer aux tours qualificatifs et au tableau final.
Organiser un tournoi coûte cher, et la concurrence est féroce
Bruxelles est-elle compétitive dans l’organisation de tournoi de cette ampleur à l’échelle internationale ?
Oui, organiser un tournoi coûte cher, et la concurrence est féroce, un peu comme en Formule 1. De plus en plus de pays veulent leur propre tournoi de padel, mais il n'y a que 24 places disponibles.
Pour se démarquer, il est crucial de prouver notre compétence par un historique solide, en assurant l'excellence, en disposant d'un site exceptionnel et en étant reconnu comme des organisateurs sérieux. Il est également important que les joueurs aient envie de revenir à Bruxelles. Par exemple, nous logeons les meilleurs joueurs à l'hôtel Amigo, le meilleur hôtel de Belgique, et nous en prenons soin comme s'ils étaient de la famille. C'est une combinaison de plusieurs facteurs, mais la concurrence s'intensifie, car nous rivalisons avec les plus prestigieux sites mondiaux. Avec 192 pays en compétition pour ces places, être parmi les 24 élus est un défi. Nous avons signé pour trois ans, et ces trois années seront déterminantes pour sécuriser un engagement plus long, potentiellement de 10, 20 ou 30 ans.
Quelles sont les retombées économiques pour la Belgique ?
Les retombées économiques pour Bruxelles et pour la Belgique sont significatives. Le tournoi est diffusé dans 192 pays, avec une couverture en direct par RTL Club de la finale le dimanche 28 avril dès 14 heures, ce qui représente une exposition médiatique énorme.
En plus, rien que pour les médias traditionnels, nous avons un retour de 6 millions d'euros, sans compter les réseaux sociaux et la couverture internationale.
Cela place Bruxelles, capitale de l'Europe, sous les projecteurs non seulement comme une ville dynamique, mais aussi comme un centre sportif de premier plan. Le padel, sport tendance et en vogue, contribue à renforcer l'image de Bruxelles comme une capitale branchée. Ce sport véhicule des valeurs de facilité, de plaisir et de convivialité. Il est accessible et amusant pour tous les niveaux, peu coûteux, et sa popularité croissante sur les réseaux sociaux incite de plus en plus de personnes à l'essayer. Une fois qu'ils commencent, ils sont souvent accros.