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Dans un contexte d'invasion russe en Ukraine, qui a déjà fait plusieurs centaines de morts civils, Andrew Parsons, dans le stade olympique de la capitale chinoise, avait débuté son propos vendredi soir par une référence au conflit. "Le XXIe siècle est fait pour le dialogue et la diplomatie, non pour la guerre et la haine", avait-il déclaré en anglais lors de la cérémonie d'ouverture, retransmise par la télévision étatique chinoise CCTV. "La trêve olympique pour la paix pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques est une résolution de l'ONU adoptée par consensus par 193 États membres lors de la 76e Assemblée générale de l'ONU. Elle doit être respectée et observée, non violée." "Paix!": c'est par ce cri qu'Andrew Parsons avait terminé son discours enflammé.
Mais lors de la retransmission de CCTV, le discours du président de l'IPC a été mis en sourdine et le présentateur n'a proposé comme traduction en chinois qu'une version très édulcorée, loin des propos tenus. "Nous sommes au courant des informations de presse (évoquant la situation) et avons demandé une explication à CCTV", a indiqué samedi à l'AFP Craig Spence, porte-parole de l'IPC. "Cela fait 24 heures et nous attendons toujours une réponse", a-t-il souligné.
La Chine, pays ami de la Russie, avec laquelle elle a renforcé ses liens diplomatiques et stratégiques ces dernières années face aux Occidentaux, est gênée par la guerre en Ukraine. Pour ne pas froisser Moscou, elle ne condamne pas l'invasion et n'incite pas les Chinois à exprimer leur solidarité envers les Ukrainiens. Mais elle ne soutient pas non plus ouvertement la Russie pour ne pas sembler valider une agression militaire. Autre signe de cette édulcoration dans les médias: les diffuseurs chinois de la Premier League anglaise de football ne proposeront pas de matches ce weekend, plusieurs témoignages de soutien à l'Ukraine étant prévus par les clubs et leurs joueurs.
L'IPC avait d'abord autorisé cette semaine les sportifs russes et bélarusses à participer aux Jeux Paralympiques de Pékin (4-13 mars), avant d'inverser sa décision sous la pression de nombreux comités nationaux.