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Deux mois après leur piteuse prestation à l'Euro-2024, l'Italie et son sélectionneur Luciano Spalletti lancent vendredi (20h45) contre la France l'opération rachat, avec déjà en point de mire la Coupe du monde 2026 pour retrouver le gotha mondial que la Nazionale ne fréquente plus depuis 2014.
C'est un classique du football européen, un choc entre nations étoilées et meilleurs ennemis qui, en 39 éditions avant cette première journée de la Ligue des nations au Parc des Princes, a plus souvent souri à la Nazionale (18 victoires) qu'aux Bleus (11 succès).
Mais l'Italie du football se garde bien d'invoquer ce glorieux passé avant les retrouvailles avec la France, suivies trois jours plus tard d'un duel contre Israël, délocalisé à Budapest.
Comme leur sélectionneur, les tifosi sont encore traumatisés par l'élimination dès les 8e de finale de l'Euro de leur Nazionale, championne d'Europe en titre, surclassée par la Suisse (2-0).
"J'ai passé un été horrible, vraiment horrible, je n'ai pas arrêté de penser à ce qu'il s'est passé", a expliqué Spalletti en ouverture du premier rassemblement de la saison 2024-25.
"Nos matches contre la Suisse et contre l'Espagne (défaite 1-0 en phase de poules, NDLR) ont été très mauvais, même s'il faut reconnaître les mérites de nos adversaires. Nous n'avons pas fait honneur à notre histoire", a reconnu l'ancien entraîneur de Naples.
S'il a été confirmé dans ses fonctions, dès le lendemain de la déroute contre la Suisse et avant même que la Nazionale ne quitte l'Allemagne, Spalletti n'a plus le droit à l'erreur dans la perspective des éliminatoires pour le Mondial-2026 nord-américain.
Un mauvais départ dans la campagne de qualifications dont le programme sera établi en décembre, et le technicien toscan sera promptement licencié.
- "Quelque chose de nouveau" -
"Nous avons besoin de mettre en place quelque choses de nouveau", a-t-il reconnu en début de semaine.
Cela passe par son style de management, par ses choix tactiques et par la composition de son groupe qui ont tous été brocardés durant l'Euro.
"Je dois moins mettre la pression à mes joueurs", a insisté Spalletti qui, dans sa première allocution aux 23 convoqués où ne figure pas son meilleur joueur Nicolo Barella, laissé au repos après une opération du nez, les a mis tout de suite à l'aise: "L'élimination est de ma faute, je suis à 100% responsable".
Alors qu'on lui a reproché des hésitations tactiques --en quatre matches, il n'a jamais aligné la même équipe et a oscillé entre défense à trois et à quatre -- le sélectionneur italien a déjà fait une promesse.
"L'Italie jouera désormais toujours avec trois défenseurs, je ne veux pas emprisonner le talent de mes joueurs, je veux qu'ils se sentent libres", a-t-il insisté.
Ce mea culpa a fait aussi quelques victimes comme Francesco Acerbi et Jorginho, remplacés numériquement par deux nouveaux venus, le défenseur de Leicester Caleb Okoli et le milieu de terrain de l'Atalanta, Marco Brescianini.
A l'image d'Okoli, "puissant, imposant, rapide", Spalletti espère muscler le jeu de sa Nazionale qui enregistre également le retour de Sandro Tonali après avoir purgé dix mois de suspension pour des paris sportifs illicites.
Il y a plus facile pour lancer une reconstruction que d'affronter la France, finaliste du Mondial-2022 et demi-finaliste de l'Euro-2024.
"C'est une équipe forte, c'est clair, mais nous sommes prêts", a assuré Moise Kean, rappelé après quasiment un an d'absence dans l'espoir de résoudre le manque d'efficacité offensive de la Nazionale. Un rare point commun entre l'Italie et son adversaire du jour.