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L'air s'est considérablement allégé pour l'équipe de France après un départ canon dimanche contre l'Italie (5-1) à l'Euro féminin, une "belle entame" susceptible d'apporter confiance et sérénité malgré l'appel général à ne "pas s'emballer", ni oublier les imperfections.
Héroïne de la soirée après un improbable triplé, Grace Geyoro a résumé le sentiment général: "Pour l'instant, on n'a rien gagné. C'est une très belle entame mais l'objectif, c'est le 31 juillet", jour de la finale à Wembley.
A la sortie du New York Stadium de Rotherham, dimanche soir, les Françaises avaient la joie contenue en défilant devant les journalistes, une attitude déjà perceptible dans les célébrations de but mesurées sur le terrain.
Sur le bord de la pelouse, en revanche, Corinne Diacre a bondi de bonheur à chaque fois que le ballon faisait trembler les filets italiens, une image rare qui s'est prolongée dans son discours d'après-match.
"J'ai pris énormément de plaisir", a déballé la sélectionneuse, apparue plus affable et détendue que les jours précédents. "Il faut savoir savourer les choses quand elles se présentent."
- "La tête sur les épaules" -
La patronne des Bleues, en place depuis 2017, se sait attendue au tournant après les trois années heurtées qui ont suivi la Coupe du monde 2019 en France, avec des choix forts concernant le renouvellement de son groupe.
L'alliance entre la fougue de la jeunesse et la sagesse des plus expérimentées - son credo maintes fois répété - a fait mouche face à des Azzurre dépassées en première période (5-0 à la mi-temps). Le coup de force permet d'entrevoir une qualification en quarts de finale dès jeudi contre la Belgique en cas de victoire.
"Le résultat est là, la manière aussi, on va continuer comme ça, ne pas s'emballer ni se prendre pour d'autres personnes", a déclaré lundi Charlotte Bilbault depuis le camp de base des Bleues. Dimanche, "c'était de la joie contenue parce que ce n'était qu'un premier match", a poursuivi Kadidiatou Diani: "On va essayer de garder la tête sur les épaules."
Un supplément de "confiance", des "beaux buts" et de "belles phases de jeu" d'entrée, certes, "mais en deuxième période on doit être capable de continuer sur le même rythme, de maîtriser un peu plus le sujet", a pris soin de pointer la capitaine, Wendie Renard.
De fait, les Bleues ont parfois pris le bouillon au retour des vestiaires, concédant un but et plusieurs occasions chaudes, notamment en fin de rencontre quand le navire bleu a sérieusement tangué.
- Défense à revoir -
Il est encore difficile de juger le niveau de la défense tricolore, pas mise en danger durant la préparation, et longtemps mise à l'abri dimanche grâce à la force offensive impulsée par les milieux et l'attaque.
La décision inattendue de propulser Aïssatou Tounkara comme titulaire dans l'axe, plutôt que l'habituelle Griedge Mbock, a aussi pu interpeller. A l'Atlético Madrid, la première a peu joué cette saison et n'a pas l'expérience des grands matches de Ligue des champions, contrairement à la Lyonnaise.
L'équipe de France sait qu'une entame aussi réussie n'offre aucune garantie dans le tournoi, comme l'exemple du Mondial-2019, débuté par un 4-0 contre la Corée du Sud, peut le rappeler.
Renard préfère convoquer le souvenir de l'Euro-2017, également achevé en quarts de finale, pour contrer une éventuelle vague d'enthousiasme excessive.
"En 2017, on avait dit qu'on avait un groupe facile et on a galéré face à l'Islande, l'Autriche et la Suisse (1-0 puis deux fois 1-1, NDLR)", rappelle la capitaine de bientôt 32 ans. "Il faudra rééditer les mêmes efforts lors des deuxième et troisième matches du groupe, et après on pourra attaquer une autre compétition."
Même discours du côté de Diacre: "On n'en était qu'à la première marche des six qu'on s'est fixées". Pour atteindre la finale rêvée, la sélectionneuse a appelé ses joueuses à "rester humbles, (...) concentrées et mesurées malgré tout".