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Large favorite de son huitième de finale face à une Géorgie surprenante et décomplexée, dimanche à Cologne (21h00), l'Espagne assume totalement de ne viser rien d'autre que le sacre final à l'Euro-2024.
Avec trois victoires en autant de matches dans une poule B pourtant pas évidente, avec notamment le tenant du titre italien et les troisièmes du dernier Mondial, la Croatie, la Roja a marqué les esprits.
L’Espagne n'avait plus pris un tel départ dans une grande compétition depuis l'Euro-2008, si l'on tient compte du fait que l'édition de 1964 ne comptait que quatre équipes et se jouait à domicile.
"Il y a des similitudes" entre l'Espagne de 2008 et de 2024, a estimé l'ancien attaquant Fernando Torres, sacré lors de l'édition en Suisse et en Autriche, dans les colonnes du quotidien espagnol Marca, citant en exemple "le manque de crédit avec lequel les deux équipes ont attaqué la compétition".
Car l'Espagne de Luis de la Fuente, qui a fait une mue tactique spectaculaire depuis le départ de Luis Enrique, avec moins de possession du ballon et plus de vitesse dans les transitions, a lentement séduit, même au pays où l'on croit désormais fermement aux chances de titre final.
"Cela ne nous fait pas peur que les gens nous voient maintenant comme les favoris. (...) Nous sommes arrivés sur la pointe des pieds mais nous avons les idées claires et nous sommes venus pour gagner l'Euro", a d'ailleurs clamé Alejandro Grimaldo, le latéral espagnol, qui jouera presque "à domicile" à Cologne, puisqu'il évolue à 15km de là, à Leverkusen.
- zéro but encaissé -
Avec zéro but encaissé, l'arrière-garde semble d'ailleurs tout aussi solide que l'attaque est tranchante grâce à ses deux diamants Nico Williams (21 ans) et Yamine Lamal qui, à 16 ans, n'en finit pas d'épater l'Europe du football.
"Quand j'essaie de me rappeler où j'en étais à son âge, j'étais à des années-lumières de ce qu'il fait", a admis le sélectionneur de la Géorgie, Willy Sagnol, qui a toutefois rappelé que "le danger vient de partout contre l'Espagne".
Novice en compétition internationale, la Géorgie a charmé par un jeu plein de panache auquel elle ne dérogera pas.
"On va entrer dans ce match avec beaucoup de confiance parce qu'on n'a absolument rien à perdre. Pour moi, on a déjà remporté l'Euro-2024", a averti Sagnol en conférence de presse.
Face à une équipe espagnole qui ne cherche plus à l'avoir à tout prix, les "Croisés" devront essayer "d'avoir le contrôle du ballon par périodes (... pour) souffler et ne pas être en permanence sous pression", avait récemment détaillé leur coach, dans L'Equipe.
"On n'est pas qu'une équipe de combat. On doit donner envie", avait-il ajouté.
- Quand Mamardashvili chambre... -
Avec le meilleur buteur du tournoi, Georges Mikautadze, même si deux de ses trois réalisations sont venues du point de pénalty et un Khvicha Kvaratskhelia en net progrès contre le Portugal, l'arrière-garde espagnole va peut-être affronter l'attaque la plus redoutable de son parcours jusqu'ici.
Dans les cages, ils retrouveront un joueur familier avec Giorgi Mamardashvili, l'un des meilleurs gardiens du tournoi avec ses 20 parades, loin devant le Roumain Florin Nita (13).
Le portier du Valence CF n'a d'ailleurs pas hésité à chambrer ses adversaires en affirmant en Une de Marca que "Kvaratskhelia est meilleur que toute l'Espagne" réunie.
Avec 10 buts encaissés lors des deux rencontres qu'il a disputées contre l'Espagne, dont un 7-1 à Tbilissi en septembre dernier, il n'a pourtant pas de quoi pavoiser mais, des deux côtés, on évacue ce précédent fâcheux.
"Ce qui s'est passé il y a quelques mois n'a aucune importance. On sait comme ce sera compliqué de passer en quarts et c'est ce sur quoi nous sommes concentrés", a assuré Grimaldo.
"Tout est possible. Et même si vous avez 1% de chance, il faut l'utiliser. (...) Nous allons essayer d'écrire une page de plus dans notre histoire", a clamé, de son côté, Kvaratskhelia.