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Ce mardi, de nombreux enseignants participaient à un mouvement de grève. Quelles étaient les revendications et les craintes de professeurs et des syndicats .
Parmi les craintes et les sujets portés sur la table par les enseignants lors de ce mouvement de grève, se trouve la fin annoncée de nomination des enseignants. Qu'est-ce que cela changera concrètement pour eux ?
Aujourd'hui, cette nomination est un statut octroyé à un enseignant qui a fait "ses preuves" : il a rempli un certain nombre d’heures, de jours et reçu un certain nombre de retours positifs de ses supérieurs. Avec cette nomination, il devient alors fonctionnaire avec un régime particulier de pension et de congés maladie.
Le projet du nouveau gouvernement, à terme, serait donc que ces nominations soient supprimées au profit d'un "CDI enseignement", qui ressemblerait à un CDI amélioré avec un complément de pension financé par l'employeur. Pour les enseignants qui sont déjà nommés, il n’y aura aucun changement : ils vont garder tous leurs avantages.
Les syndicats sont contre cette mesure 2 raisons :
- Les enseignants ne devront plus passer par ce processus de nomination qui leur permet de faire leurs preuves dans le milieu.
- Ils craignent que des contrats de certaines écoles soient plus attrayants que d’autres, ce qui mènerait à une inégalité entre les établissements.
Concrètement, ils craignaient une "industrialisation" de l’enseignement.
Valorisation des masters
Autre préoccupation des enseignants : la valorisation de leurs études. À l'heure actuelle, les enseignants qui ont un master sont mieux payés que les enseignants qui n’ont qu’un bachelier. Ils ont droit à un barème différent qui fait qu’ils gagnent mieux leur vie.
Le nouveau gouvernement voudrait que ces enseignants prouvent la plus-value de leur master en travaillant plus et en se chargeant de missions supplémentaires. Exemple : un enseignant de primaire pourrait décider de travailler sur une charte contre le harcèlement scolaire en supplément de son cours et il devra le noter pour avoir droit à cette augmentation. Le tout avec un objectif : valoriser la plus-value du master.
Les syndicats sont contre pour une raison précise :
- Ici, ce qui dérange les syndicats, c’est la difficulté de démontrer sur papier la plus-value de leur master, mais aussi la surcharge administrative que cela pourrait occasionner.
Pour les élèves, ça change aussi
Pour les élèves, il y a 2 changements majeurs.
- Avec un CESS, ils ne pourront plus accéder à une 7e année technique ou professionnelle. C’est une année qui permet de se spécialiser dans le métier qu’on veut faire plus tard comme coiffeur ou horloger par exemple.
- Autre changement, les élèves majeurs en décrochage scolaire depuis plus d’un an ne peuvent plus s’inscrire en 3 ou 4e secondaire.
Les syndicats ne sont pas d’accord avec cette mesure, car pour eux, cela veut dire qu’on abandonne des élèves qui, après un décrochage, voulaient retrouver le chemin de l’école.