Partager:
Partie pour se battre dans un "groupe de la mort" avec l'Italie, l'Espagne et la Croatie, l'Albanie entend puiser dans son "âme" et son "sens du sacrifice" les ressources pour aller le plus loin possible à l'Euro.
"Je pense que c'est un groupe difficile, très difficile. Nous parlons de l'Italie, de la Croatie, de l'Espagne... des équipes très fortes, habituées à être favorites, préparées à aller en finale et gagner", explique dans un entretien à l'AFP Sylvinho, le sélectionneur de l'équipe nationale albanaise, artisan de sa qualification pour l'Euro en Allemagne (14 juin-14 juillet).
L'Albanie s'est qualifiée pour le deuxième Euro de son histoire en remportant quatre de ses huit matchs, avec une seule défaite, contre la Pologne (1-0).
Sylvinho, technicien brésilien de 50 ans, à la tête de la sélection depuis novembre 2023, a annoncé fin mai une première liste de 27 joueurs. Parmi eux l'attaquant Armando Broja, prêté à Fulham par Chelsea, le latéral Elseid Hysaj (Lazio), le milieu Kristjan Asllani (Inter Milan), ou le défenseur Berat Djimsiti, qui vient de remporter la Ligue Europa avec l'Atalanta Bergame.
"Notre force ce n'est pas un footballeur ou deux. Notre force c'est l'équipe", martèle Sylvinho, ancien joueur de FC Barcelone, dont le contrat avec la Fédération albanaise de football expire fin juillet.
"L'Albanie est un pays jeune qui participe pour la deuxième fois à un tournoi aussi important", rappelle-t-il. Mais avec un secret: "son âme, son cœur et le sens du sacrifice".
"Nous avons durement travaillé pour arriver à cet état d'esprit sur le terrain", affirme Sylvinho qui a obtenu la nationalité albanaise en signe de reconnaissance pour avoir conduit le petit pays des Balkans jusqu'à l'Euro-2024.
"Nous avons fait du bon travail ensemble mais un défi important nous attend", estime l'entraîneur.
- "Où es-tu? A Tirana" -
Avec le reste de son staff, Sylvinho s'est installé à Tirana, la capitale de l'Albanie - "nous sommes le premier staff à le faire, et ça fait une grande différence", assure-t-il.
"Les joueurs te regardent et te disent 'tu as une famille, une femme, un enfant, mais tu ne vis pas avec eux, tu vis à Tirana'. On m'appelle et on me demande 'où es-tu ?', je réponds à Tirana", a raconté le coach. "Quand on fait un travail, on le fait bien, c'est ça le message qui passe. C'est comme ça que je le vois, je dois être ici, travailler à partir d'ici. Quelqu'un dit +c'est un étranger mais il vit ici, il est déjà Albanais+. Moi je suis un citoyen albanais".
De quoi comprendre, selon lui, la mentalité albanaise, "la fidélité, le respect des personnes... Aller sur le terrain et représenter un pays sans économiser ses forces".
Confiant dans les chances de son équipe, il s'assure que tout le staff technique "travaille énormément".
"Je leur dis toujours: si moi je ne dors pas car il y a un problème, qu'il faut faire travailler l'équipe, alors vous ne dormirez pas non plus, vous devrez travailler davantage".
"Tout peut arriver dans le foot", reconnait-il, mais "l'important est de faire voir aux gens, au public, qu'on se bat fort. Moi je ne fais pas les choses à moitié. Soit je m'implique complètement soit je ne le fais pas".