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Romelu Lukaku s'est exprimé pour la première fois depuis l'Euro 2024 dans le podcast de "Friends of Sports". Le buteur belge revient sur tous les sujets: son avenir en équipe nationale, l'affaire Courtois et la Coupe du monde 2022, et ses déclarations ne sont pas forcément rassurantes.
L'absence de Romelu Lukaku lors des deux derniers rassemblements des Diables Rouges a inquiété certains supporters de notre équipe nationale, et leurs doutes étaient peut-être justifiés.
Dans le podcast "Friends of Sports", le meilleur buteur de l'histoire de notre sélection a admis qu'il n'avait plus la flamme. "Je dois être heureux moi-même. C'est surtout mental, parce que le feu ne brûle plus depuis un moment. J'ai toujours joué avec le feu en équipe nationale. Toujours. J'espère qu'avec le temps, je retrouverai la passion de jouer pour l'équipe nationale, que le feu en moi recommencera à brûler pour les Diables Rouges. Car après le Championnat d'Europe, c'est actuellement difficile. Dans votre club, vous avez rapidement une nouvelle chance, mais le prochain objectif avec les Diables n'est que la Coupe du monde, dans deux ans et cela semble encore très loin", a-t-il déclaré.
"Je veux seulement revenir en équipe nationale avec un bon sentiment. Mais il ne faut pas s'attendre à ce que je sois heureux si nous ne gagnons pas. Car c'est la seule chose qui manque à cette équipe. Du point de vue footballistique, elle est déjà très avancée, mais en termes de mentalité de vainqueur, elle pourrait être bien meilleure. Je peux certainement insuffler cette mentalité à ce groupe", a poursuivi Lukaku.
D'autant que 'Big Rom' avoue aussi qu'il a déjà pensé à prendre sa retraite internationale après la dernière Coupe du monde, mais que la visite de Domenico Tedesco avait tout changé. "Lorsque Tedesco est devenu sélectionneur national et qu'il m'a rendu visite à Milan, j'ai vraiment voulu lui dire que j'allais arrêter. Mais il m'a dit qu'il avait besoin de moi. Je suis rentré chez moi, j'ai discuté avec ma famille et j'ai décidé de continuer. Après les matches contre la Suède et l'Allemagne, j'avais encore des doutes".
La Coupe du monde
Romelu Lukaku est d'ailleurs plus longuement revenu sur cette Coupe du monde où il a été la cible des critiques après ses occasions manquées dans le match crucial face à la Croatie. "J'ai été absent pendant quatre mois, mais j'ai tout donné pour cette Coupe du monde. Je voulais être là pour la Belgique. On m'a dit que s'il y avait une autre déchirure, je serais à nouveau absent pendant des mois. L'entraîneur m'a demandé de m'échauffer contre le Maroc, mais je n'avais pas joué depuis des mois. Je suis entré en jeu, mais je me sentais très mal", a-t-il expliqué avant de poursuivre.
"Ensuite, nous avons eu trois jours avant le match contre la Croatie. Mon premier entraînement officiel a eu lieu le lendemain du Maroc. Mais je me suis dit que j'allais être là pour mon pays. L'entraîneur et l'équipe avaient besoin de moi. Je suis tombé dans le piège et j'ai raté quatre grosses occasions. Mais après cela, toute la frustration est sortie. C'était la première fois en 29 ans que le football me touchait. Je n'avais jamais pensé à la dépression, mais j'ai pleuré tous les jours pendant des semaines. Même en vacances. Thierry Henry m'appelait trois fois par jour. Il sait que je suis une bête de football, mais je ne regardais pas le football à l'époque. Ma mère et mes enfants étaient à Milan, mais je n'avais pas d'énergie. J'avais besoin d'être seul pendant un certain temps", confie le Belge.
L'affaire Courtois
Après les propos de Kevin De Bruyne après la défaite lors du match aller contre la France et la décision de Thibaut Courtois, la retraite internationale de Romelu Lukaku pourrait être un énorme coup dur pour les Diables Rouges.
Le Napolitain a d'ailleurs donné son point de vue sur l'affaire autour du gardien du Real Madrid qui ne viendra plus en équipe nationale tant que Domenico Tedesco est le sélectioneur. "Les gens de la fédération auraient pu soulager l'entraîneur et Thibaut. L'entraîneur a dit ce qu'il a dit, mais la fédération aurait dû intervenir. Maintenant, ça traîne encore. Dans quel autre pays cela se passe-t-il ?"
"Je connais Thibaut, je connais l'entraîneur et j'ai discuté avec eux. Ils connaissent mon opinion et je suis toujours d'accord avec eux. Mais l'association aurait dû mieux gérer la situation. Lors de la première conférence de presse, elle aurait dû dire : 'Pas de questions sur Thibaut ou sur la situation. Si vous en posez une, vous n'êtes plus le bienvenu'. Sir Alex Ferguson a fait la même chose. Il contrôlait tout à Manchester United. Et Manchester United est bien plus grand que, avec tout le respect que je lui dois, notre petit pays".
La nouvelle génération
Dans sa longue interview, Romelu Lukaku n'épargne pas la nouvelle génération des Diables Rouges. "Certains gars comme Kevin, Thibaut et moi le disent comme ça. Parfois, cela s'accompagne d'émotions, mais ce n'est pas grave, cela montre que vous êtes dans le coup. Tu ne peux pas supporter ça ? Alors pars, tu n'es pas à ta place".
"Ce n'est plus la génération du passé. Les questions que les joueurs doivent se poser sont les suivantes: quelles sont vos ambitions personnelles ? Êtes-vous prêt à vous battre pour jouer à ce niveau ? Ensuite, il faut aussi se pousser pour atteindre ce niveau. C'est vraiment étrange ce que je vais dire. Si vous jouez dans un certain type d'équipe où vous ne ressentez pas toujours la pression de gagner et de jouer pour les titres ? Et puis vous rejoignez l'équipe nationale où, lors des derniers tournois, vous avez toujours joué pour gagner... Si vous ne ressentez pas cette pression et que vous n'êtes pas ce genre de joueur qui se surpasse, alors c'est très difficile. Et je pense que c'est le problème auquel nous sommes confrontés".
Des propos qui font écho à la déclaration de Thibaut Courtois en décembre dernier à Sporza. "Si vous prenez du retard dans un match contre l'Autriche et que vous avez dans l'équipe des joueurs relégués qui ont perdu plus de matches qu'ils n'en ont gagnés... Alors il devient difficile de renverser la situation".