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Les Diables Rouges sont éliminés de l'Euro 2024. Après un tournoi laborieux, marqué par une approche qui n'a pas convaincu grand monde. En éternel optimiste que je suis, je refuse de les enfoncer encore plus.
C'est donc terminé pour l'Euro 2024. Trop tôt, sans doute. Les Diables Rouges n'ont pas séduit grand monde, en nous rappelant que l'époque d'une Belgique toujours chatoyante était sans doute révolue. 2018 n'était qu'un épisode merveilleux, le plus beau, sans doute, de toute une génération. Depuis lors, c'est plus compliqué, sans pour autant être catastrophique, comme certains ont tendance à essayer de nous le faire croire.
Le négativisme, c'est non
Alors oui, on peut critiquer et s'interroger sur certaines choses au terme de cet Euro 2024. Ce match contre la Slovaquie, l'approche tactique, le jeu plus défensif et le manque d'efficacité, tout cela intrigue. On peut légitimement poser des questions, soumettre son opinion et ses avis. Mais je suis un peu surpris par la virulence naissance d'un public belge qui oublie certaines choses, certaines réalités, bercé par des rêves qui ne sont plus que lointain.
Je crois sincèrement que l'on doit accepter d'être à notre place, en 1/8e de finale d'un grand tournoi. L'effectif belge n'est plus à la hauteur des grandes ambitions que certains fans ont sans doute prises pour une habitude certaine. Non, ce que l'on a vécu avec la plus belle génération de notre histoire n'est pas la norme. C'est une exception, comme une parenthèse enchantée que l'on revivra passionnément devant les images de ce tournoi magnifique, celui de 2018 en tête. Mais il va aujourd'hui falloir accepter de revoir nos ambitions à la baisse.
Alors est-ce un problème ? Est-ce une honte ? Je ne crois pas. Cet Euro 2024 laisse un petit goût amer, parce que certains grands noms, de cette fameuse ère magistrale étaient encore sur le terrain. Avec des jeunes pousses, prometteuses, mais encore en pleine croissance. Certains y ont projeté le rêve de gagner quelque chose, en oubliant ce qu'était vraiment l'effectif exceptionnel qui a marqué notre pays entre 2014 et 2020.
Certains veulent jouer aux pyromanes, je ne le ferai pas. Ce que j'ai vu hier contre la France, cela ne me choque pas. Oui, c'est moche. Oui, ça manque un peu de folie. Mais doit-on vraiment pour autant parler de la Belgique comme d'un pays qui stagne hors du top 500 mondial sous prétexte que l'on subit une rencontre qui reflète parfaitement notre niveau actuel ? Je suis persuadé de l'inverse. Lâchez-les avec vos leçons permanentes. Arrêtons de vivre dans le passé, passons au futur. Il faut toujours regarder vers l'avant. Sans pour autant être dans l'idéalisme: non, ce n'était pas un bon Euro 2024. Loin de là, même. Mais ces jeunes loups viennent de vivre leur Brésil 2014, avec moins de réussite.
Du talent à la pelle
La suite, c'est la Coupe du monde 2026. Le vivier belge a un potentiel génial, bien suffisant pour se qualifier pour tous les grands tournois et, pourquoi pas, y avoir un rôle d'outsider. Il faut juste accepter que jouer un Euro ou une Coupe du monde pour la gagner, en ayant des chances réelles de le faire, ce n'est pas une norme pour la Belgique. Cela ne veut pas dire que notre sélection ne gagnera jamais rien, attention ! Ce n'est pas le sens de mon propos.
La suite reste excitante. De nouveaux talents vont pouvoir s'exprimer, certains ne demandent qu'à éclore. Mika Godts, Julien Duranville, Romeo Lavia, Maxim De Cuyper, Koni De Winter n'en sont que certains noms, pour le futur de ces Diables Rouges. Enterrer tout le monde par ses projections idéalistes n'aurait pas de sens. La Belgique retrouve sa place dans le rang et moi, personnellement, cela ne me gêne pas.
Profitons simplement de ce que l'on a, sans en faire trop ou pas assez. N'enterrons pas bêtement de vieux briscards sous prétexte qu'ils sont devenus moins fringants, sous le coup de la déception ou de la haine gratuite, tellement simple à attiser sur les réseaux sociaux notamment. Ayons de la mémoire, sans offrir de passe-droit ou de totem d'immunité. Le relais mériterait d'être passé, reconnaissons-le.
Cette équipe nationale mérite notre support, notre soutien total. Pour faire de grandes choses, parfois, il n'y a pas besoin d'un effectif 5 étoiles. Il faut encore bâtir la mentalité de gagnant, construire quelque chose d'intéressant et profiter, ensemble, de la pérennité du vivier belge. Place à la Ligue des Nations, puis aux qualifications pour le Mondial 2026.
Déçus, nous pouvons l'être. Négatifs, jamais. Ne cassons pas ce que l'on rêverait de voir à l'œuvre, au risque de ne plus pouvoir rêver. Vive la Belgique, vive les Diables Rouges. Road to the World Cup !