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Avec des dizaines de milliers de partisans des Bleus et autant de Danois que de forces de l'ordre, c'est dans une "bonne ambiance" qu'a débuté vendredi le match France-Danemark au Stade de France, une semaine après le fiasco de la finale de Ligue des champions.
"Le Stade de France, c'est bonne ambiance, le public de l'équipe de France est différent", assure Mélanie, coq tricolore peint sur la joue. Selon cette fan originaire du Val-d'Oise, "les enjeux entre la semaine dernière et aujourd'hui ne sont pas les mêmes. L'image a été catastrophique".
Vendredi soir, les autorités ont tout fait pour la redorer. La gestion des flux de spectateurs s'est faite fluide, bien loin des images de chaos de la semaine dernière. Dans leurs maillots floqués Mbappé, Benzema ou Pogba, les supporters se sont soumis patiemment à tous les contrôles.
Des dizaines de camions de police et de gendarmerie, stationnés en rang d'oignon des quais du RER B jusqu'au stade, annonçaient la couleur: entre gestion de la circulation, patrouilles et fouilles, un peu plus de 2.000 policiers et gendarmes ont été déployés aux abords de l'enceinte de Saint-Denis. Même la police montée a été mobilisée.
De nombreux bénévoles diligentés par la Fédération française de football circulent aussi, dans des vestes rouges portant l'inscription "puis-je vous aider ?"
Pour parfaire son opération séduction, la préfecture de police a installé un stand aux abords du stade. Des fonctionnaires y distribuent stylos et autres "goodies" aux spectateurs enthousiastes.
Pour cette rencontre de la Ligue des nations, qui ne présente pas de risques particuliers, les autorités ont annoncé un dispositif "orienté sur l'ordre public, la lutte anti-délinquance et la régulation des flux de personnes".
Quelque 600 agents ont été déployés spécifiquement pour éviter la répétition des vols à l'arraché et autres actes de délinquance observés samedi dernier.
- Danois rassurés -
Peu après 20h00, la préfecture de police twittait que 7 "vendeurs à la sauvette" avaient été interpellés.
Ce déploiement de forces de l'ordre pour une rencontre qui n'est pas considérée à risque intervient après le chaos observé autour du Stade de France avant la finale de la Ligue des champions entre Liverpool et le Real Madrid.
Les images de spectateurs agglutinés derrière les grilles du Stade et des forces de l'ordre les aspergeant de gaz lacrymogènes ont fait le tour du monde. Elles ont déclenché une vive polémique, en France comme au Royaume-Uni, et mis en doute les capacités de la France à accueillir dans deux ans les Jeux olympiques de Paris.
Ces images ont laissé des traces, comme en témoignent des supporters danois, à qui ont été attribués 1.800 billets à retirer dans un pub sur les Grands boulevards à Paris.
Accompagné de toute sa famille, Joachim Blond, 54 ans, se dit rassuré d'avoir ses billets mais inquiet de savoir s'il serait "bien dirigé jusqu'au stade".
"Jamais je n'emmènerais mon enfant ici c'est sûr, j'aurais trop peur pour sa sécurité", lâche Dan Nielson, 36 ans. "J'imagine que les policiers français seront mieux préparés et puis nous ne sommes pas Anglais, c'est déjà un bon point !", se rassure-t-il.
"Inquiète" avant le match, Nina Gade, une supporter danoise venue en famille, a pris ses précautions. "Nous nous sommes préparés à prendre un hôtel dans les parages au cas où".
"Mais nous avons vu tous les policiers", observe-t-elle, "maintenant on va prendre le métro pour rentrer".
Plusieurs spectateurs affirment au contraire n'avoir "jamais envisagé d'annuler" leur présence. Yoann, venu du Loir-et-Cher avec son garçon de 8 ans, assure avoir assisté à plusieurs concerts et matchs au Stade de France "sans soucis".
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