Partager:
Ce matin, le couple royal s'est envolé depuis l'aéroport militaire de Melsbroek. Ce déplacement du Roi est le premier hors d'Europe depuis le début de la pandémie. Les relations entre Oman et la Belgique sont qualifiées par la diplomatie belge d'"excellentes", notamment en raison de la confiance entre les deux familles royales et leur proximité. L'ancien sultan, Qabus ibn Saïd, à la fin de sa vie, avait ainsi choisi l'UZ Leuven pour se faire soigner.
"Ces trois jours de visite officielle vont permettre de faire la promotion de la Belgique. Le roi Philippe et la reine Mathilde sont en quelque sorte des ambassadeurs de notre Royaume", précise notre envoyée spéciale, Amélie Schildt.
Une visite royale sous le signe de la transition énergétique
"La première étape de leur déplacement est au sultanat d'Oman", souligne notre journaliste. Le point fort de la visite sera l'inauguration du nouveau port de Duqm par le sultan Haïtham ben Tariqdans et le roi Philippe vendredi. Cette nouvelle installation, située à un point stratégique, offre un accès aux bateaux aussi bien à l'Océan indien qu'à la Mer rouge et, partant, au canal de Suez. Elle est l'oeuvre d'une joint venture dans laquelle on retrouve le consortium formé par le port d'Anvers (Port of Antwerp) et le groupe Deme. Cette nouvelle infrastructure représente un intérêt particulier pour la Belgique dans sa politique de transition énergétique.
La Belgique, à l'instar d'autres pays européens, mise sur l'hydrogène vert pour sortir des énergies fossiles. Elle ambitionne de devenir une plateforme d'importation et de transit de l'hydrogène renouvelable. Un protocole d'accord a été conclu en septembre avec Oman qui se positionne en leader de cette énergie grâce à ses capacités solaires et éoliennes. Au port de Duqm est relié le "Hyport", soit une unité de production d'hydrogène vert et de dérivés (méthanol vert ou ammoniac) qui disposera dans la première phase d'une capacité d'électrolyse de 250 à 500 MW et dont Deme est à nouveau l'un des partenaires.
Ce n'est pas le premier déplacement d'un membre de la famille royale au port de Duqm. En 2014, la princesse Astrid, à la tête d'une mission économique en Arabie saoudite et à Oman, y avait également fait escale.
Dans la soirée, Philippe et Mathilde s'envoleront pour les Emirats Arabes Unis. Dubaï accueille l'exposition universelle 2020 (dont l'ouverture a été reportée en octobre 2021 pour cause de covid). Samedi, dans le cadre de la journée belge, le couple royal visitera l'"Arche verte", le pavillon belge conçu par l'architecte louviérois Vincent Callebaut et qui s'inscrit aussi dans la transition écologique puisque le thème en est un pays "durable, écologique et inclusif" à l'horizon 2050. "Ce sera la journée de la Belgique. Une étape que les souverains ne pouvaient manquer", ajoute notre envoyée spéciale Amélie Schildt.
Plusieurs ministres accompagneront le couple royal. Outre la ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès, ses collègues de l'Energie, Tinne Van der Straeten, et de l'Economie, Pierre-Yves Dermagne, seront du voyage, ansi que la ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden, qui signera un protocole de coopération policière entre la Belgique et les Emirats. Le secrétaire d'Etat bruxellois au Commerce extérieur, Pascal Smet, emmène quant à lui une délégation d'hommes d'affaires aux Emirats. Il sera présent lors de la journée belge de l'Exposition.
Une visite royale dans un contexte de sécurité particulier
Cette mission conduite par le chef de l'Etat se déroule dans un contexte de sécurité particulier lié à la guerre au Yemen dans la péninsule arabique. Les Emirats ont subi depuis le début janvier trois attaques des rebelles houthis, dont la dernière remonte à dimanche: l'une était le fait de drones et de tirs missiles et les deux autres de tirs missiles. Ce pays fait partie d'une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite qui soutient le gouvernement yéménite contre les Houthis soutenus par l'Iran. Il a retiré ses troupes en 2019 mais reste un acteur influent dans ce conflit qui dure depuis 2015. La situation sur place est analysée de manière constante par les autorités belges mais, à cette heure, l'évaluation n'indique pas la nécessité immédiate de remettre en cause la mission, ont indiqué lundi soir les Affaires étrangères interrogées par l'Agence Belga.