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Après une vingtaine d'années d'électro-rock déjanté, Shaka Ponk donne ses ultimes concerts jusqu'à samedi à Paris avant son extinction programmée, décision radicale prise en accord avec des convictions écologiques que les membres du groupe entendent continuer à défendre.
Shaka Ponk met fin à sa carrière avec "The Final F* Up Tour", une tournée de plus de 60 dates ayant rassemblé plus de 1,5 million de spectateurs. Cette aventure se clôturera ce samedi à l'Accor Arena de Paris, après quatre concerts joués à guichets fermés. "On est à 1.000%, mais avec beaucoup d'émotions. C'est ce que je ressens le plus", confie Samaha Sam, la voix féminine du groupe, dans leur studio parisien. Frah, autre pilier du groupe, décrit un "tiraillement complexe" dans cette décision, mûrement réfléchie, mais douloureuse. "Quand on a commencé ce groupe, on n’aurait jamais imaginé ça".
Malgré les larmes et la nostalgie, Shaka Ponk promet des adieux électriques. Connus pour leur énergie scénique et leur esthétique punk-électro, les six membres souhaitent marquer leur sortie d’une grande fête collective. Le dernier concert sera même retransmis au cinéma lors d'une séance unique le 3 avril, pour les fans qui ne pourront y assister en direct. Par ailleurs, leur dernier album, "Shaka Ponk", bénéficie d’une réédition enrichie d’inédits, mêlant messages écologiques et sociaux.
En phase avec leurs convictions écologiques
Depuis ses débuts, Shaka Ponk s’est engagé pour la planète. Leur mascotte virtuelle, le singe Goz, interpellait déjà sur les excès de la surconsommation et du matérialisme. Mais le succès, synonyme de tournées polluantes, a fini par créer une contradiction avec leurs valeurs. "À un moment donné, c’est compliqué de dire aux gens de respecter la planète quand toi-même tu as une activité professionnelle polluante", reconnaît Samaha Sam. Malgré des efforts notables, comme la réduction des plastiques et une alimentation vegan, l’impact environnemental des déplacements massifs des spectateurs reste un point de blocage.
Pour les membres de Shaka Ponk, cette retraite musicale n'est pas un renoncement à leurs engagements. Frah et Sam envisagent de consacrer davantage de temps à la sensibilisation écologique, via des projets comme leur collectif The Freaks, réunissant artistes et personnalités mobilisés pour la planète. "Il faut qu’on pose la guitare et qu’on essaye d’aider les pompiers. C’est devenu plus urgent", estime Frah, prêt à investir son énergie dans de nouvelles solutions pour le spectacle et au-delà.